ACCÈS aux SOINS : La pénurie encombre les Urgences
Cette équipe d’épidémiologistes de l’Université du Michigan confirme l’association peu surprenante entre l’accessibilité aux soins primaires, les recours aux Services des Urgences et les chirurgies non électives. L’étude, qui révèle des résultats très dégradés chez les patients vivant dans des zones rurales moins dotées en organisations de soins de santé, rappelle l’urgence de régler la question des déserts médicaux.
Le manque d’accès aux soins primaires dans les zones rurales vaut pour tous les pays du monde, cette analyse qui s’est concentrée sur la densité en médecins de soins primaires et en infirmières libérales, confirme l’impact direct de la pénurie de soins primaires sur les services des Urgences et de chirurgie du pays. En d’autres termes, les personnes vivant dans les zones de pénurie de soins encourent un risque beaucoup plus élevé de subir une intervention chirurgicale en urgence.
Pénurie de soins et risque d’intervention en urgence
C’est une triple peine pour ces mêmes personnes privées d’un accès aux soins primaires : elles encourent non seulement un risque d’intervention chirurgicale non prévue plus élevé, mais aussi et ensuite, un risque plus élevé de complications après l’intervention puis un risque plus élevé de réhospitalisation.
L’étude analyse les données de patients affiliés à Medicare et ayant subi des opérations en urgence, telles qu’une colectomie pour enlever une zone cancéreuse du côlon, la réparation d'une hernie ou d’un anévrisme de l'aorte. Les chercheurs se sont concentrés sur des participants vivant dans des zones de type désert médical, classées en 5 niveaux de pénurie. L’analyse révèle que :
- sans surprise, 58 % des secteurs classés comme en pénurie de soins primaires, quel que soit le niveau de pénurie, sont des territoires ruraux ;
- 38 % des patients vivant dans les zones de pénurie les plus sévères ont subi une chirurgie en urgence, vs 30 % des participants vivant dans les zones de pénurie les moins sévères ;
- Les participants vivant dans des zones de pénurie plus sévère présentent également un risque plus élevé de complications graves liées à la chirurgie (15 % vs 12 %),
- un risque plus élevé de réadmission à l'hôpital (près de 16 % vs 13 %) ;
- une mortalité plus faible pour les participants vivant dans des zones sans pénurie d’accès aux soins.
L'auteur principal, Le Dr Sara Schaefer, relève, qu’en pratique, elle et ses collègues du Michigan, opèrent en urgence de nombreux patients venant de zones rurales du Michigan.
« La pénurie de professionnels de santé de ville est un élément clé de l’accès aux soins, avec un impact sur l’accès aux médecins spécialistes. Une chirurgie élective a toujours de meilleurs résultats et induit moins de risques de complications qu’une intervention en urgence. Le rôle du professionnel de santé de soins primaire est aussi l'identification d'un problème potentiel et l'orientation du patient vers des examens et les spécialistes nécessaires, avant que ce problème ne devienne une urgence ».
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