ADDITIFS : Ils chamboulent le microbiome de la muqueuse aux bactéries intestinales
Récemment, une étude de l’INRA révélait que le dioxyde de titane, un additif alimentaire commun (TiO2/E171) pénètre la paroi de l’intestin, se retrouve dans l’organisme, entraînant non seulement des troubles du système immunitaire mais également, en cas d’exposition orale chronique des lésions prénéoplasiques dans le côlon. Une étude de l’Université de Binghamton (US) montre comment les cellules de l'intestin sont dévastées par l'exposition chronique à cet additif. Une autre étude de l’Université de Californie, Riverside recense les perturbations imposées par ces expositions au microbiote intestinal.
Le E171, on en trouve dans les cosmétiques, crèmes solaires, peintures et matériaux de construction, et autres produits de grande consommation. On en trouve aussi des microparticules dans les bonbons, des produits chocolatés, biscuits et chewing-gums, ainsi que dans des compléments alimentaires, mais aussi dans certains dentifrices et produits pharmaceutiques. Reconnu comme « sûr » aux niveaux d'exposition habituels par l'Agence sanitaire américaine FDA, son ingestion est presque inévitable.
Une barrière intestinale affaiblie, un métabolisme ralenti : dans la première étude, les chercheurs exposent durant 4 heures, une culture de cellules intestinales à des nanoparticules d'oxyde de titane à des niveaux l'équivalents à l'exposition d'un repas. Ils montrent que la capacité des cellules de l'intestin grêle à absorber les nutriments et à agir comme une barrière contre les agents pathogènes est « considérablement réduite » après une exposition chronique aux nanoparticules de dioxyde de titane. E effet, si les expositions ponctuelles n'ont pas beaucoup d'effet, l'exposition chronique -du type de l'exposition humaine- réduit les microvillosités absorbantes à la surface des cellules intestinales. Moins de microvillosités, signifie une barrière intestinale affaiblie car plus perméable, un métabolisme ralenti et une moindre absorption de certains nutriments (fer, zinc et acides gras…). Les fonctions enzymatiques sont également affectées, es marqueurs d'inflammation augmentés.
Un microbiote perturbé : La seconde étude montre les effets du dioxyde de titane sur la composition et le phénotype du microbiote intestinal, et révèle ses perturbations systémiques à l'exposition. Les résultats montrent une inhibition dans la composition microbienne de certains types de bactéries (Proteobacteria et Firmicutes phyla en présence de particules de TiO2, avec des effets plus importants en cas d'exposition alimentaire. Cette exposition renforce l'acidité du côlon, les expositions alimentaires entraînant la plus forte réduction de PH (~pH 4). Des tendances similaires dans l'hydrophobie des communautés microbiennes et leur mobilité indiquent que différentes expositions peuvent produire des réponses microbiennes différentes. L'oxyde de titane ? « Les gens en mangent beaucoup depuis longtemps, et on leur dit, ne vous-inquiétez pas, ça ne vous tuera pas ! Pourtant l'additif entraîne certains effets subtils et nous pensons qu'il faut alerter les consommateurs », prévient Gretchen Mahler, professeur de génie biomédical, co-auteur de l'étude. « Ces nanoparticules finissent par altérer la fonction intestinale, même à des concentrations faibles ».
Les chercheurs rappellent une étude de l'Arizona State University (2012) qui avait testé 89 produits alimentaires courants, dont des gommes, des barres chocolatées, et même de la mayonnaise et qui constatait dans l'ensemble des produits testés la présence de dioxyde de titane. Cette étude confirme en relevant dans 5% des produits la présence de dioxyde de titane sous forme de nanoparticules.
Que faire pour éviter cette exposition ? Il s'agit de supprimer de son alimentation les aliments transformés, et surtout les bonbons très « riches en nanoparticules ».
NanoImpact January 2017 DOI: 10.1016/j.impact.2017.01.002 Titanium dioxide nanoparticle ingestion alters nutrient absorption in an in vitro model of the small intestine
Environmental Engineering Science January 26, 2017 doi:10.1089/ees.2016.0364 Food and Industrial Grade Titanium Dioxide Impacts Gut Microbiota
Lire aussi: ADDITIFS ALIMENTAIRES : Le dioxyde de titane lié à la cancérogenèse colorectale -
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