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ALCOOL : Et s’il éprouvait considérablement le cœur ?

Actualité publiée il y a 2 années 3 mois 2 semaines
Heart Failure 2022
L'alcool pourrait être beaucoup plus dangereux pour le cœur qu'on ne le pensait jusque-là (Visuel Adobe Stock 48753892)

L'alcool pourrait être beaucoup plus dangereux pour le cœur qu'on ne le pensait jusque-là, souligne cette équipe de la St. Vincent's University (Dublin) qui présente son étude lors du Congrès Heart Failure 2022 de l’European Society of Cardiology (ESC). Et même des niveaux de consommation d'alcool actuellement considérés comme sûrs par certains pays pourraient être liés au développement de l'insuffisance cardiaque.

 

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Union européenne est la région du monde où l'on consomme le plus d'alcool. S'il est bien reconnu qu'une consommation excessive d'alcool à long terme peut provoquer une « cardiomyopathie alcoolique », si des études menées auprès de certains groupes de population, asiatiques notamment, suggèrent des effets déjà préjudiciables avec des quantités plus faibles, d'autres recherches ont souligné quelques bénéfices possibles d'une consommation modérée. Quoiqu'il ensoit, chez les groupes de patients à risque élevé d’insuffisance cardiaque, l’alcool fait partie des facteurs de risque évitables qu’il est essentiel de bien gérer. La connaissance des niveaux de sécurité selon les groupes de population et les facteurs de risque pré-existants est donc essentielle.

L'alcool aggrave une vulnérabilité cardiaque préexistante

L'analyse des données de fonction cardiaque de 744 adultes âgés de plus de 40 ans soit à risque d’insuffisance cardiaque en raison de facteurs de risque (dont l’hypertension artérielle, le diabète, l’obésité) ou souffrant d'une insuffisance cardiaque préexistante, suivis sur une période de 5,4 ans a également pris en compte les facteurs de confusion possibles, soit l'âge, le sexe, l'obésité, l'hypertension artérielle, le diabète et les maladies vasculaires.

 

  • 27% des patients ont déclaré ne pas consommer d'alcool ;
  • 48 % ont déclaré une faible consommation ;
  • 25% une consommation modérée ou élevée.
  • Vs le groupe à faible consommation, les participants avec consommation modérée ou élevée étaient plus jeunes, plus susceptibles d'être des hommes et avaient un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé ;
  • dans le groupe "pré-insuffisance cardiaque" donc à risque très accru, par rapport à l'absence de consommation d'alcool, une consommation modérée ou élevée était associée à un risque 4,5 fois plus élevé d'aggravation de la santé cardiaque ;
  • dans le groupe à risque d’insuffisance, aucune association entre une consommation modérée ou élevée d'alcool et une progression vers une insuffisance cardiaque ;
  • aucune association protectrice n'a été trouvée pour une faible consommation d'alcool, ce qui contredit les données de précédentes études.

 

L’étude incite à adopter une approche plus prudente,

en dépit de résultats d’études mitigés et parfois contradictoires sur les effets d’une consommation très modérée, plaide l'auteur principal, le Dr Bethany Wong. « Pour réduire au maximum le risque de dommages au cœur, si vous ne buvez pas, ne commencez pas. Si vous buvez, il est important de limiter sa consommation hebdomadaire à moins d'une bouteille de vin ou à moins de 1,5 l de bière ».

Une  consommation de plus de 70 g d'alcool par semaine est associée à une aggravation de l'insuffisance cardiaque

ou à une progression vers une insuffisance cardiaque symptomatique.

 

Certains pays devraient donc revoir leurs recommandations, écrivent les chercheurs, et les personnes à risque d'insuffisance cardiaque ou en « pré-insuffisance cardiaque » devraient limiter leur consommation hebdomadaire d'alcool à 11 unités pour les femmes et 17 unités pour les hommes.


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