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ALCOOLODÉPENDANCE : Les promesses du valérate de sodium

Actualité publiée il y a 2 mois 3 semaines 3 jours
Microbiome
L'étude décrypte pour la première fois une voie de connexion intestin-cerveau qui pourrait influer sur la consommation d'alcool (Visuel Adobe Stock 149032525)

Cette étude, d’une équipe de biologistes et de pharmacologues de l'Université du Connecticut (UConn Health) révèle les promesses thérapeutiques du valérate de sodium dans la réduction de la consommation excessive d'alcool. La recherche, publiée dans la revue Microbiome décrypte pour la première fois une voie de connexion intestin-cerveau qui pourrait influer sur la consommation d'alcool.

 

En dépit de la prévalence croissante des troubles liés à la consommation d’alcool, seuls 3 médicaments à ce jour – le disulfirame, la naltrexone et l’acamprosate –sont disponibles pour le traitement des patients. Plus récemment, l’Agence américaine FDA a approuvé la naltrexone comme médicament oral en 1994 et comme injectable à libération prolongée en 2006.

 

Le valérate de sodium, un acide gras à chaîne courte produit par les microbes intestinaux, en influant sur cette connexion, pourrait réduire considérablement le comportement de consommation excessive d'alcool et la concentration d'éthanol dans le sang. La démonstration est ici apportée chez la souris.

Une alternative thérapeutique contre l’excès d'alcool.

L’étude : ces experts de la génétique et de la génomique physiologiques des addictions regardent précisément les effets des acides gras à chaîne courte (AGCC) (short chain fatty acids / SCFA) sur les habitudes de consommation d'alcool. L’administration de 3 SCFA à la souris modèle d’excès d’alcool, révèle que :

 

  • le valérate de sodium permet une réduction de 40 % de la consommation d’alcool ;
  • soit une réduction de 53 % des taux d’éthanol dans le sang ;

  • le valérate de sodium réduit également les comportements d'anxiété ou d'évitement vs groupe témoin ;
  • des changements moléculaires significatifs sont également observés, par séquençage de l'ARN de l'amygdale, une région du cerveau associée à la régulation émotionnelle, qui suggèrent que le valérate de sodium pourrait être un nouveau traitement puissant pour réduire la consommation excessive d'alcool : ces changements significatifs sont observés dans l'expression de gènes liés à la neuro-inflammation, à la neurotransmission, à la régulation mitochondriale et à la signalisation des récepteurs couplés aux protéines G ;
  • le valérate de sodium induit une augmentation des taux d’acide gamma-aminobutyrique (GABA), un neurotransmetteur impliqué dans les troubles neuropsychiatriques et liés à la consommation d’alcool, dans le cerveau, les selles et le sang.

 

« L'étude élargit notre compréhension de la relation importante entre le microbiome intestinal et la consommation d'alcool. Il est clair que la consommation excessive d’alcool modifie considérablement le microbiome de manière à accélérer le cycle de dépendance via l’axe intestin-cerveau. Nos résultats livrent une explication biologique possible et identifient une thérapie prometteuse », écrivent les auteurs.

 

Cette recherche souligne enfin le rôle essentiel du microbiome intestinal dans la dépendance et met en évidence le potentiel thérapeutique du ciblage de l’axe intestin-cerveau.


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