ALIMENTS ULTRA-TRANSFORMÉS : Ils prennent aussi la tête
Si les études sont multiples sur les risques cardio-métaboliques associés à une consommation régulière ou élevée d’aliments ultra-transformés, moins nombreuses sont celles qui soulignent leurs effets mentaux et cognitifs. C’est le cas de cette nouvelle recherche menée à l’Université de São Paulo qui documente, dans le JAMA Neurology, une association significative entre la consommation de ce type d’aliments et la rapidité du …déclin cognitif.
On estime que la prévalence de la démence va passer de 57 millions de cas (2019) à 153 millions en 2050 en raison du vieillissement des populations, que la démence est la principale cause d'invalidité dans les pays à revenu élevé, qu’on ne dispose pas de traitements curatifs, identifier précisément les facteurs de mode de vie qui y contribuent est donc une priorité. Il est urgent de développer des interventions accessibles à tous, permettant de prévenir ou de retarder l'apparition de la démence.
De nombreuses études ont déjà suggéré que des modifications du mode de vie, telles que la pratique d’une activité physique, une alimentation équilibrée et l’absence de tabagisme peuvent participer à la prévention de la démence. Parmi notamment ces « bonnes » habitudes alimentaires, figurent une forte consommation de grains entiers, de légumes, de fruits, de noix et de poisson.
L’étude de cohorte, qui a suivi 10.775 participants durant plus de 8 ans, révèle ainsi qu’une consommation plus élevée d'aliments ultra-transformés est associée à un taux plus élevé de déclin des fonctions globales et exécutives. L’étude a donc regardé précisément l'association entre la consommation d'aliments ultra-transformés et le déclin cognitif via l’analyse des données de cette cohorte prospective multicentrique suivie de 2008 à 2017. Les 10.775 participants, des fonctionnaires âgés de 35 à 74 ans recrutés dans 6 villes brésiliennes ont renseigné leur régime via questionnaire de fréquence alimentaire et ont passé régulièrement des tests cognitifs portant sur différentes fonctions, dont le rappel immédiat et différé des mots, la reconnaissance des mots, la fluidité verbale… L’analyse révèle que :
- les participants dont la consommation d'aliments ultra-transformés est comprise dans le premier quartile supérieur accusent
un taux de déclin cognitif global plus rapide de 28 %
- et un taux de déclin des fonctions exécutives plus rapide de 25 %.
Un apport quotidien plus élevé d'aliments ultra-transformés est donc bien associé à un déclin cognitif plus rapide.
Ces résultats soutiennent ainsi les recommandations actuelles sur la limitation de la consommation d'aliments ultra-transformés, mais cette fois, en raison de leurs effets cognitifs nocifs.
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