ALLAITEMENT MATERNEL : Il réduit le risque de cancer du sein mais les femmes ne le savent toujours pas
Cette enquête menée par une équipe de l’Ohio State University et dont les résultats seront publiés dans la revue Breastfeeding Medicine, montre qu’un grand nombre de femmes n’ont pas reçu cette information de leur médecin ou leur sage-femme : oui, l’allaitement maternel peut réduire le risque de cancer. Ainsi seulement 60% des mères qui allaitent connaissent le lien entre l'allaitement et la réduction du risque de cancer du sein et seulement 16% affirment l'avoir appris d'un professionnel de santé.
Un constat préoccupant, commente l’auteur principal, le Dr Bhuvana Ramaswamy, car cela peut constituer un facteur de motivation important en faveur de l’allaitement maternel, et de ses bénéfices pour la santé de l’enfant, mais également en faveur de la santé de la mère. De précédentes études suggèrent que l'allaitement réduisent le risque global de cancer du sein chez la femme et des données les plus récentes indiquent que l'allaitement protège spécifiquement contre le cancer du sein triple négatif. Les femmes afro-américaines / noires ont un taux disproportionnellement élevé de cancer du sein agressif triple négatif, ainsi que des taux de natalité plus élevés et des taux d'allaitement plus faibles. Cette association se révèle ainsi particulièrement pertinente pour les femmes afro-américaines, un groupe de femmes 2 fois plus susceptibles de développer un cancer du sein triple négatif.
L’enquête a été menée auprès de 724 femmes ayant eu au moins une naissance vivante. Les répondantes au sondage ont été recrutées par le biais des services de soins primaires du centre médical Wexner de l’Université d’État d’Ohio. Précisément, ses principaux résultats sont les suivants :
- 92% des participantes déclarent avoir choisi d'allaiter,
- 56% être conscientes du lien entre l'allaitement prolongé et la réduction du risque de cancer du sein, avant leur prise de décision ;
- parmi celles qui n'ont pas allaité, 59% déclarent que la connaissance de cette réduction du risque aurait eu une incidence sur leur décision d'allaiter.
Le message est clair, mieux informer les futures mères de cet avantage clé de l’allaitement maternel : « nous avons le devoir de veiller à ce que nos patientes disposent de connaissances fiables. Lorsque ces informations sont délivrées par un professionnel, elles ont beaucoup plus de chances d'influencer le choix des futures mamans. S'agissant du cancer du sein en particulier, la prévention est la meilleure stratégie ».
L’équipe poursuit ses travaux et va tester l'hypothèse selon laquelle un mécanisme biologique global d'activation altérée du gène STAT3 déclenche chez certaines femmes un environnement prolifératif / inflammatoire dans le tissu mammaire en cas de non-allaitement maternel. Les connaissances acquises dans le cadre de cette étude devraient permettre de mieux comprendre les mécanismes biologiques sous-jacents au lien entre l'allaitement au sein et le risque de cancer du sein, en particulier pour les cancers du sein triples négatifs difficiles à traiter.
Cela devrait également contribuer au développement de nouvelles stratégies de prévention pour les mères incapables ou en difficulté d'allaiter.
Autres actualités sur le même thème
COVID-19 : Une thérapie cellulaire pour le MIS-C pédiatrique
Actualité publiée il y a 3 années 9 moisGROSSESSE : Elle modifie le cerveau des parents
Actualité publiée il y a 2 années 1 semaineCOVID-19 : Une vulnérabilité en santé mentale plus critique chez les femmes
Actualité publiée il y a 3 années 8 moisPAPILLOMAVIRUS (HPV) : Vacciner, ou pas et comment ?
Actualité publiée il y a 5 années 1 mois