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ALLERGIES CUTANÉES : Le candidat qui inhibe les mastocytes fauteurs de démangeaisons

Actualité publiée il y a 1 heure 28 min 8 sec
Science Translational Medicine
Un composé thérapeutique candidat, capable d’étouffer l’action délétère des mastocytes (Visuel Adobe Stock 1010343810)

Que ce soit la rosacée ou couperose, la dermatite, l’eczéma, l’urticaire ou la mastocytose, de nombreuses affections cutanées sont caractérisées par une inflammation de la peau. Cette équipe d’immunologues et dermatologues de l’Université de Pittsburgh suggère une toute nouvelle façon de traiter ces affections cutanées inflammatoires. La recherche, présentée dans la revue Science Translational Medicine, décrypte les effets d’un composé thérapeutique candidat, capable d’étouffer l’action délétère des mastocytes.

 

Ce produit « miracle », c’est une pommade contenant un composé, SYM2081, qui supprime efficacement la dégranulation mastocytaire -induite par la réaction inflammatoire- qui libère de l’histamine, une molécule de signalisation et d’autres associées aux allergies ; et qui réduit la prolifération des mastocytes dans la peau. Cette recherche démontre l’efficacité de cette pommade, en application préventive, à supprimer les démangeaisons et l’inflammation de la peau, chez la souris modèle de dermatite de contact.

 

L’action de ce composé SYM2081 décryptée ici à la fois in vitro sur des échantillons de peau humaine et in vivo, chez des animaux modèles de dermatite, ouvrant la voie à de nouveaux traitements topiques pour prévenir les démangeaisons, l'urticaire et d'autres symptômes d'affections cutanées provoquées par les mastocytes.

 

L’auteur principal, le Dr Daniel Kaplan, professeur de dermatologie et d’immunologie à la Pitt, souligne que « actuellement, il n’existe pas beaucoup de thérapies efficaces qui ciblent les mastocytes ».

Le rôle clé des mastocytes dans ces affections cutanées et leurs démangeaisons :

Les mastocytes, des cellules immunitaires impliquées dans les réactions allergiques, sont remplis de minuscules paquets, ou granules, chacun débordant d’histamine et d’autres composés qui agissent comme des signaux ou des activateurs des voies inflammatoires. Lorsque les mastocytes sont activés, ces paquets s’ouvrent, libérant des composés qui déclenchent une série de réponses immunitaires. Ce processus, connu sous le nom de dégranulation, est essentiel pour la protection contre les menaces toxiques, dont le venin d’abeille, les morsures de serpent et les bactéries pathogènes. Cependant, l’activation erronée des mastocytes déclenche des réactions allergiques, notamment des gonflements, de l’urticaire, des démangeaisons et, dans les cas les plus graves graves, l’anaphylaxie.

 

Dans une précédente étude, la même équipe avait découvert que les neurones de la peau libèrent un neurotransmetteur appelé glutamate qui supprime les mastocytes. Lorsqu’ils suppriment ces neurones ou inhibent le récepteur qui reconnaît le glutamate, les mastocytes deviennent hyperactifs, ce qui entraîne une inflammation encore plus importante.

 

Induire le mécanisme inverse a un effet bénéfique : en activant le récepteur du glutamate, il est possible de supprimer l’activité et l’inflammation des mastocytes. C’est l’action du composé SYM2081, ou 4-méthylglutamate, qui active un récepteur du glutamate appelé GluK2 présent presque exclusivement sur les mastocytes :

 

  • SYM2081 supprime efficacement la dégranulation et la prolifération des mastocytes dans des échantillons de peau de souris et d’humains ;
  • des souris modèles d’allergie cutanée traitées avec une crème topique contenant du SYM2081 bénéficient d’un allègement de l’inflammation cutanée et des autres symptômes allergiques ;
  • plus largement, la suppression des mastocytes avec l’application quotidienne d’une pommade à base d’un activateur de récepteur du glutamate pourrait être un moyen prometteur de prévenir les affections cutanées inflammatoires.

 

« Bien qu’il existe d’excellentes thérapies disponibles pour différents types d’allergies et d’affections cutanées inflammatoires, beaucoup d’entre elles sont à base d’antibiotiques et ne ciblent que certains des symptômes ».

 

La nouvelle approche ciblée sur les mastocytes pourrait inhiber ces symptômes « dans l’œuf ».


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