ALZHEIMER : Ces nouveaux médicaments qui prolongent l’autonomie

Face à la maladie d’Alzheimer, on recherche plus à prolonger l’autonomie de la personne, que sa survie. C’est bien le service promis par cette nouvelle génération de médicaments contre la maladie d’Alzheimer qui promettent de prolonger de plusieurs mois l’autonomie. L’analyse menée à l’Université de Washington (WashU), qui réexamine les avantages du traitement sous l'angle de la vie quotidienne des patients, publiée dans la revue Alzheimer’s & Dementia, confirme ces avantages thérapeutiques.
Au cours des 2 dernières années, l’Agence américaine Food and Drug Administration (FDA) a approuvé 2 nouveaux traitements contre la maladie d’Alzheimer, sur la base de données d’essais cliniques montrant que ces 2 médicaments ralentissent de manière significative la progression de la maladie. Cependant, si les approbations de ces 2 médicaments (lécanemab et donanemab), à base d’anticorps qui visent à éliminer les protéines amyloïdes toxiques, responsables de la formation de plaques dans le cerveau, ont été accueillies avec enthousiasme, la réponse des patients a été mitigée.
Les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et leurs familles sont confrontés à la difficile question de savoir s’ils doivent suivre un traitement et pour quelles améliorations. La décision comporte également un aspect financier, car ces traitements sont coûteux. Enfin, ils impliquent des perfusions bimensuelles ou mensuelles avec des risques tels que des hémorragies cérébrales et un gonflement cérébral -qui peuvent, dans de rares cas, mettre la vie en danger.
En pratique, les patients veulent savoir : « Pendant combien de temps puis-je conduire ? Pendant combien de temps pourrai-je assurer mon hygiène personnelle ? Combien de durée d’autonomie ce traitement me donnera-il ? ».
Or selon les médecins, de nombreux patients traités avec ces nouveaux médicaments, n’ont pas perçu les avantages annoncés conformément aux résultats des essais cliniques.
Une diminution du taux de déclin cognitif, mais quelles implications en pratique pour le quotidien ?
Les chercheurs ont mis au point un moyen de communiquer, dans un langage accessible et compréhensible pour les patients et leurs familles, les avantages possibles de ces médicaments. En particulier, en nombre de mois d’autonomie qu’un patient peut espérer gagner. L’analyse des retours des patients traités révèle que :
- les bénéfices de ces traitements dépendent du médicament et de la gravité des symptômes du patient au moment du début du traitement ;
- un patient typique qui commence le traitement avec des symptômes très légers peut espérer
-
vivre de manière autonome pendant 10 mois supplémentaires,
- s’il est traité avec du lécanemab, ou 8 mois s’il est traité avec du donanemab ;
- précisément, un patient typique présentant des symptômes très légers peut espérer vivre de manière autonome pendant 29 mois supplémentaires sans traitement et 39 mois avec le lécanemab et 37 mois avec le donanemab ;
- pour la plupart des patients présentant des symptômes légers – vs symptômes très légers – qui sont en général déjà incapables de vivre en toute autonomie au départ, la mesure la plus pertinente était la durée pendant laquelle ils seraient encore capables de prendre soin d'eux-mêmes. L’analyse précise qu’un patient à ce stade de la maladie peut espérer gérer ses propres soins de manière autonome pendant 26 mois supplémentaires lorsqu’il est traité par lécanemab, 19 mois par donanemab.
Ainsi, l’analyse apporte des informations pratiques, aux patients et à leurs familles, sur les avantages de ces nouveaux médicaments en termes d’autonomie.
« Notre démarche était de pouvoir donner aux patients, aux aidants et à leurs familles des informations utiles et qui puissent les aider à prendre des décisions éclairées concernant les soins », conclut l’auteur principal, le Dr Sarah Hartz, professeur de psychiatrie à la WashU Medicine. « Ce que les gens veulent vraiment savoir, c’est combien de temps ils pourront vivre de manière autonome ».
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