ALZHEIMER : Enfin l’espoir d’un médicament efficace ?
2 médicaments expérimentaux contre la maladie d'Alzheimer démontrent ici leur efficacité, à la fois contre le déclin cognitif dans la maladie d’Alzheimer, mais aussi, plus largement "contre" le vieillissement « normal » des cellules cérébrales. Cette équipe de scientifiques du Salk Institute (La Jolla) en apportent les premières preuves sur un modèle animal. De premiers résultats, présentés dans la revue eLife, qui apportent l’espoir de pouvoir ralentir les changements moléculaires, normaux et pathologiques, associés au vieillissement.
Car on l’oublie parfois, la vieillesse est le plus grand facteur de risque de la maladie d'Alzheimer : au-delà de 65 ans, le risque de développer la maladie double tous les 5 ans environ. Cependant, au niveau moléculaire, les scientifiques n’ont pas encore identifié les voies ou les processus associés au vieillissement qui contribuent à la maladie d'Alzheimer. « Cette contribution des processus préjudiciables associés à la vieillesse et à la maladie liée à l’âge, a été largement négligée dans la recherche de nouveaux médicaments contre la maladie d'Alzheimer », explique l’auteur principal, Antonio Currais, chercheur au Salk Institute.
2 candidats-médicaments améliorent la mémoire et ralentissent la dégénérescence des cellules cérébrales
L’équipe a testé ces 2 molécules, « CMS121 » et « J147 » sur des modèles murins de la maladie d'Alzheimer et montre, sur la souris modèle, que ces composés peuvent non seulement inverser certains symptômes de la maladie d’Alzheimer mais aussi ralentir le vieillissement chez les souris âgées en bonne santé, en bloquant les dommages aux cellules du cerveau qui se produisent normalement au cours du vieillissement et en rétablissant les niveaux de molécules essentielles à ceux observés dans des cerveaux plus jeunes.
- Au départ, l’équipe avait développé CMS121 et J147, des variantes de composés végétaux aux propriétés médicinales et avait montré leur capacité à maintenir les neurones en vie une fois exposés au stress cellulaire caractéristique de la maladie d'Alzheimer et du vieillissement.
- Ensuite, les chercheurs ont testé les candidats médicaments sur des modèles animaux de la maladie d’Alzheimer. Ces expériences ont révélé comment fonctionnent ces composés et ont suggéré qu'ils ciblent des voies moléculaires déjà connues comme impliquées dans la longévité et le vieillissement.
- Enfin, et c’est l’objectif de cette nouvelle étude, les chercheurs montrent sur des souris modèles de vieillissement accéléré que l'un des candidats-médicaments réduit le déclin cognitif et que les 2 candidats permettent de préserver l'expression des gènes associés aux mitochondries, en dépit du vieillissement.
Les 2 candidats empêchent les changements moléculaires associés au vieillissement : ainsi, l’étude apporte une première validation de l’efficacité de ces deux composés non seulement en tant que candidats-médicaments contre la maladie d'Alzheimer, mais également comme médicaments « anti-âge », résume Pamela Maher, chercheur au Salk et auteur-correspondant de l’étude. En effet, selon ces données, ces candidats médicaments ciblent une voie qui relie le vieillissement normal à la maladie d'Alzheimer et pourraient traiter, au-delà de la maladie d’Alzheimer, un large éventail de conditions. « L'essentiel, c'est que ces deux composés empêchent les changements moléculaires associés au vieillissement ».
Les 2 candidats protègent les mitochondries des cellules cérébrales en augmentant les niveaux d’une enzyme, l'acétyl-coenzyme A (acétyl-coA). Dans les cellules cérébrales isolées, lorsque les chercheurs bloquent une enzyme qui décompose normalement l'acétyl-CoA, ou lorsqu'ils ont ajouté des quantités supplémentaires d'un précurseur d'acétyl-CoA, ils constatent ce même effet bénéfique sur les mitochondries et la production d'énergie. Les cellules du cerveau sont protégées contre les changements moléculaires normaux associés au vieillissement.
On savait déjà que la fonction des mitochondries est affectée par le vieillissement et de manière dramatique dans la maladie d'Alzheimer. CMS121 et J147 apportent donc l’espoir de pouvoir inverser le vieillissement des cellules du cerveau, mais peut-être aussi d’autres organes ?
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