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ALZHEIMER : Et si l'on travaillait sur la rétrogénèse ?

Actualité publiée il y a 6 années 7 mois 2 semaines
Dementia and Geriatric Cognitive Disorders
Dans  l’Alzheimer, la perte de capacités cognitives se produit exactement à l’inverse de la séquence d’acquisition des compétences au cours du développement normal.

Un médicament couramment prescrit pour le traitement de la maladie d’Alzheimer, la mémantine, combiné avec un programme complet de soins et de soutien personnalisé montre sa capacité à réduire les symptômes de la maladie d’Alzheimer, révèle cette étude du New York Langone Medical Center. Des conclusions présentées la revue Dementia and Geriatric Cognitive Disorders qui évaluent l’effet de la combinaison thérapeutique à une amélioration multipliée par 7 de la capacité à effectuer les activités de la vie quotidienne.    

Les cliniciens spécialisés dans la prise en charge de maladie d'Alzheimer et autres formes de démence savent que le traitement médicamenteux seul ne suffit pas à arrêter la progression de la maladie d’Alzheimer, une maladie complexe et aux symptômes différenciés selon les patients. Le Dr Barry Reisberg, professeur de psychiatrie et directeur du programme Alzheimer au NYU Langone a souhaité tester un programme complet de soins, axés sur le patient, comportant également la prescription de memantine. Le Dr Barry poursuit la tendance de plus en plus partagée par « le terrain » d'accorder plus d'attention aux parcours de soins personnalisés qui peuvent améliorer l'impact des médicaments existants. Les précédents travaux de l'équipe ont également montré que le déclin cognitif lié à l’Alzheimer ou la perte de capacités cognitives se produit exactement à l’inverse de la séquence d’acquisition des compétences au cours du développement normal. Cette théorie dite de « rétrogénèse » suggère que ces patients atteints de la maladie d'Alzheimer peuvent encore apprendre si cet apprentissage est adapté au stade de développement auquel la maladie les a ramenés.

 

Cet essai randomisé confirme que la combinaison de ce médicament avec un système complet de gestion de la maladie offre une efficacité thérapeutique significativement plus élevée que celle précédemment observée par de récents essais que le médicament seul et le placebo bien sûr. L’étude a évalué les bénéfices thérapeutiques supplémentaires de ce programme de gestion, chez des patients prenant déjà la mémantine. Le programme de 28 semaines comprenait la formation des soignants, l'évaluation de l’aménagement de la résidence du patient, des visites à domicile thérapeutiques et des groupes de soutien aux aidants naturels. La capacité à accomplir les activités quotidiennes a été évaluée à l’aide de l’outil Functional Assessment Staging (FAST), qui mesure la capacité d'une personne à mener indépendamment les activités quotidiennes, dont la toilette, le bain et l’habillage. Mené sur 10 paires patient-aidant ou soignant appariées à 10 paires suivant un parcours de soins standard, l’essai montre que le groupe d’intervention fait, à 28 semaines 7,5 fois mieux dans la capacité à accomplir les activités du quotidien que le groupe témoin.

Un programme conçu en fonction de la rétrogénèse : le programme comprend la formation des soignants, le « coaching de mémoire » qui enseigne aux patients comment « récupérer » les compétences qu'ils ont perdues, en combinaison avec d'autres programmes de soutien.

Ainsi, il semble de moins en moins probable de pouvoir traiter cette maladie complexe par un simple médicament. Mais des améliorations significatives apparaissent ici possibles chez certains des patients, et parfois les plus atteints, en combinant ce programme de soutien. Les auteurs concluent sur une note positive : « Il existe de nombreuses ressources pour les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et leurs familles au sein des communautés, la formation directe des aidants et des soignants aux compétences de base nécessaires est une méthode sous-étudiée et sous-utilisée ».