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ALZHEIMER : L’intrusion sémantique pour une détection plus pratique

Actualité publiée il y a 6 années 2 mois 2 semaines
Neurology
Les patients positifs à l'imagerie « bêta-amyloïde » étaient également ceux commettant un nombre significativement plus élevé d'erreurs d'intrusion sémantique.

Sémantique puis imagerie, cette stratégie novatrice développée à l’Université de Miami s’avère prometteuse pour une détection plus précoce de la maladie d'Alzheimer. L’équipe exploite « l'intrusion sémantique" pour identifier la positivité amyloïde dans la déficience cognitive légère, et apporte ainsi une nouvelle option dans la recherche d’un moyen efficace d’identifier les patients à risque élevé d’Alzheimer.

 

De quoi s’agit-il ? D’une échelle, développée à l’université, la Loewenstein-Acevedo Scales for Semantic Interference and Learning ou LASSI-L. L’auteur principal, le Dr David Loewenstein, directeur du Centre pour la neuroscience cognitive et professeur de psychiatrie explique que cette échelle a permis d’identifier des déficits de mémoire spécifiques chez les participants de l’étude, qui s'alignent sur les résultats de l'imagerie par scintigraphie cérébrale (voir visuel) montrant une accumulation anormale d'amyloïde dans le cerveau.

 

L’étude est menée chez 88 patients présentant une déficience cognitive légère amnésique. Chez ce groupe de patients, l’équipe parvient à identifier 34 personnes présentant une maladie d'Alzheimer (DA) sous-jacente, avec scanners positifs à l'amyloïde. Parmi les 54 participants négatifs pour l'amyloïde bêta, 29 sont ensuite suspectés, grâce au test comme ayant une évolution clinique évocatrice de la maladie d’Alzheimer mais sans certitude. Les 25 autres patients négatifs à l'amyloïde présentent une dépression majeure, de l'anxiété ou d'autres troubles psychiatriques ou lésions cérébrales.

 

Sur l’échelle LASSI-L : Elle permet aux chercheurs de détecter les patients présentant les plus grands risques de maladie d’Alzheimer. Les résultats de l'imagerie montrant chez ces mêmes patients l’accumulation anormale d'amyloïde dans le cerveau, confirmant les résultats du test. Cette « mesure » LASSI-L est en fait un nouveau « test de stress cognitif », aujourd’hui validé en anglais et en espagnol. Les patients sont invités à lire 15 mots. Les mots sont issus de 3 catégories, fruits, instruments de musique et vêtements. Chaque catégorie comporte 5 mots. Les participants doivent répéter la liste des mots, puis indiquer leur rappel par catégorie. Puis les participants reçoivent une nouvelle liste de 15 mots différents appartenant aux 3 mêmes catégories. Les patients sont invités à rappeler ces nouveaux mots comme mesure de d'interférence sémantique proactive (ISP), un phénomène caractérisé par une interférence entre les nouveaux apprentissages basée sur l'apprentissage antérieur mais aussi documenté comme corrélé avec le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs présentent également la deuxième liste de mots une seconde fois et répètent le rappel indiqué. Cette composante du LASSI-L mesure la capacité des personnes à surmonter ces interférences sémantiques proactives. C'est ce qu'on appelle l'échec de la récupération de l'ISP, un deuxième indicateur du risque de MA.

 

Ici, les chercheurs apportent les premiers résultats d’efficacité de ce test relativement simple puisqu’il repose sur 2 listes de 5 mots. Selon cette étude, l’échelle permettrait en effet de détecter les premiers changements cognitifs annonçant la maladie d'Alzheimer. En effet, les patients positifs à l'imagerie « bêta-amyloïde » étaient également ceux commettant un nombre significativement plus élevé d'erreurs d'intrusion sémantique. Ainsi, l'association du test LASSI-L à l’examen par imagerie semble très prometteur dans l'évaluation clinique de la maladie d'Alzheimer préclinique.

D’autres études sont en cours pour comparer la progression du LASSI-L aux biomarqueurs cérébraux via l'IRM, l'IRMf et la TEP.


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