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ALZHEIMER : Pourquoi les femmes sont plus vulnérables

Actualité publiée il y a 2 années 8 mois 4 semaines
Nature
Les études épidémiologiques montrent que les femmes sont environ 2 fois plus susceptibles que les hommes de développer la maladie d'Alzheimer mais les raisons de cette plus grande vulnérabilité restent mal comprises (Visuel Adobe Stock 170691498)

Les études épidémiologiques montrent que les femmes sont environ 2 fois plus susceptibles que les hommes (à l'âge de 70 ans) de développer la maladie d'Alzheimer mais les raisons de cette plus grande vulnérabilité restent mal comprises. Cette équipe de l’Académie des Sciences chinoise, avec des colloborateurs de la Mount Sinai School of Medicine (New York), apporte aujourd’hui, dans la revue Nature, une nouvelle explication à cette surreprésentation des femmes dans la prévalence de la maladie.

 

Le Pr Keqiang Ye du Shenzhen Institute of Advanced Technology (SIAT) de l'Académie chinoise des sciences et son équipe qui travaillent depuis de nombreuses années sur le sujet, apportent enfin une réponse à ce mystère qui intrigue les chercheurs et les médecins depuis des décennies. Cette réponse repose sur la théorie selon laquelle une voie de signalisation, « C/EBPβ/AEP » est le facteur central de la pathogenèse des maladies neurodégénératives.

Le rôle clé de l'hormone folliculostimulante (FSH) dans la pathogenèse

L’étude : l’équipe s’est donc concentrée sur les hormones féminines qui sont radicalement modifiées pendant la ménopause et a regardé quelle hormone active sélectivement la voie C/EBPβ/AEP. C’est ainsi qu’est identifiée l'hormone folliculostimulante (FSH) comme le principal facteur pathogène.

 

« Pendant la ménopause, la concentration sérique de FSH augmente fortement, et la FSH se lie au récepteur de la FSH sur les neurones ce qui active la voie C/EBPβ/AEP. Cela entraîne des pathologies Aβ (bêta amyloïde) et Tau, qui conduisent au développement de la maladie d’Alzheimer".

 

Les chercheurs démontrent cette théorie de différentes manières :  

 

  • chez des souris ovariectomisées, un traitement par anticorps anti-FSH qui bloque la FSH et inactive la voie C/EBPβ/AEP ou chez des souris chez qui l'expression du récepteur FSH (FSHR) est supprimée dans les neurones de l'hippocampe, la pathologie et le dysfonctionnement cognitif sont considérablement réduits ;
  • l’injection de FSH à des souris mâles favorise en revanche le développement de maladies de type Alzheimer ;
  • pris ensemble, ces résultats suggèrent qu'une augmentation de la FSH après la ménopause qui finalement favorise l’activation de la voie C/EBPβ/AEP, joue un rôle important dans le déclenchement de la maladie d’Alzheimer.

 

Quelle relation entre des gènes de risque spécifiques tels que l'ApoE4 et la FSH ? C’est la prochaine étape pour cette équipe de recherche qui souhaite maintenant explorer pourquoi les femmes porteuses de l'ApoE4 sont plus vulnérables au développement de la maladie d'Alzheimer.

 

Ces travaux révèlent déjà la voie de signalisation C/EBPβ/AEP comme un facteur central dans ces maladies neurodégénératives, une voie peut-être également impliquée -suggèrent les auteurs- dans de nombreuses maladies chroniques liées à l'âge telles que le diabète, l'athérosclérose, le cancer et le vieillissement.


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