AMBULANCIERS : Ils doivent aussi s’adapter aux exigences du vieillissement

Avec le vieillissement des populations, de nouvelles exigences, parfois techniquement complexes associées à des patients, de plus en plus âgés. Des exigences qui impactent non seulement les soignants, mais aussi les ambulanciers, des professionnels paramédicaux, laissés parfois de côté dans la recherche sur les soins de santé. Cette équipe de l’Université de Southampton (Angleterre) souligne dans le BMC Palliative Care, l’adaptation urgente et nécessaire aussi pour cette profession.
Les ambulanciers sont notamment confrontés à de nombreux défis pour répondre au nombre croissant de transports de patients dépendants, déments ou en fin de vie. Dans ces situations, les ambulanciers manquent d'informations sur les patients, sur l'administration des médicaments et, surtout, accusent une formation insuffisante.
L’auteur principal, le Dr Natasha Campling, professeur agrégé à l’université de Southampton résume : « Les ambulanciers répondent souvent à des situations aiguës par le biais d’appels aux Urgences, leur rôle étant de préserver la vie des patients, en traitant rapidement les patients sur place pour les stabiliser afin qu’ils puissent ensuite être transférés à l’hôpital.
De nouvelles exigences de plus en plus fréquentes : pour la prise en charge de patients en fin de vie, les ambulanciers doivent être capables de « dispenser les premiers soins » : une fois arrivés sur place, les ambulanciers doivent pouvoir faire la distinction entre les causes réversibles qui nécessitent un traitement hospitalier et celles associées à une ou plusieurs affections sous-jacentes ou au processus de mort qui nécessite des soins palliatifs et une gestion appropriée des symptômes. Ainsi, les ambulanciers peuvent être amenés à prendre des décisions complexes sans pour autant disposer de toutes les informations, du soutien, des ressources et de la formation nécessaires pour le faire.
Doter les ambulanciers de meilleurs outils
L’étude, une enquête en ligne menée auprès de plus de 900 ambulanciers, révèle ainsi que :
- les ambulanciers paramédicaux prennent de plus en plus souvent en charge des patients au cours de leur dernière année de vie ;
- 57 % d’entre eux estiment le faire au moins une fois au cours d’1 quart de travail sur 7 ;
- 89 % au moins tous les 14 quarts de travail ;
- 45 % des ambulanciers déclarent ignorer que le patient est en fin de vie, avant leur arrivée ;
- 14 % déclarent le savoir souvent ou toujours ;
- la plupart déclarent ne pas avoir accès, en général, aux informations cruciales, telles que les antécédents médicaux du patient et les documents de parcours de soins et aux préférences des patients ;
- souvent, les discussions préalables sur les directives anticipées n’ont jamais eu lieu ;
- plus de la moitié des ambulanciers paramédicaux se déclarent souvent ou toujours confrontés à des points de vue contradictoires des proches, ou des soignants sur place, sur la meilleure façon de prendre soin du patient ;
- les ambulanciers déclarent qu’il leur est difficile de contester la recommandation d’un autre professionnel de la santé avant le transport du patient à l’hôpital ;
- enfin, les orientations nécessaires vers d’autres professionnels ou équipes de santé restent problématiques, en particulier en dehors des heures de travail et vers les équipes de soins infirmiers communautaires et de soins palliatifs spécialisés.
« Nous savons que les pressions exercées sur les ambulanciers sont importantes, et cette étude souligne l’importance de doter les ambulanciers des meilleurs outils ».
Ainsi, alors que le transport mais aussi la préservation de la vie durant ce transport est leur rôle principal, les ambulanciers restent trop souvent confrontés à des scénarii de soins palliatifs complexes. Alors qu’il est essentiel de prendre en compte les souhaits de ces patients âgés ou en fin de vie, il est primordial de donner aux ambulanciers toutes les ressources nécessaires pour accomplir ces missions.
Plusieurs recommandations sont formulées par les auteurs pour l'amélioration des services, en mettant l'accent sur la formation et l'éducation à la fin de vie ; l'accès aux dossiers et à la documentation ; l'accès aux voies d'orientation, l’accès aux services de conseils en matière de soins palliatifs ; l’accès aux médicaments que les ambulanciers ont l'autorisation d’administrer.
« Il est en effet nécessaire de trouver des moyens efficaces pour permettre aux ambulanciers d’accéder, de fournir et d’administrer des médicaments essentiels aux patients en fin de vie, en particulier pour éviter les transports inutiles à l’hôpital ».
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