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ANGOISSE, PANIQUE : Ils décryptent la connexion entre stress et symptômes psychosomatiques

Actualité publiée il y a 4 années 6 mois 3 semaines
Science
Le stress émotionnel active le système nerveux sympathique, ce qui entraîne des réponses physiques

Ces chercheurs de l'Université de Nagoya (Japon) ont découvert un circuit neuronal qui stimule les réponses physiques au stress émotionnel. Ce réseau documenté dans la revue Science est une cible en puissance pour traiter le syndrome de stress post-traumatique, les crises de paniques ou autres manifestations pathologiques du stress émotionnel.

 

Le circuit commence dans les zones cérébrales profondes du cortex qui envoient des signaux de stress à l'hypothalamus, une petite zone du cerveau qui contrôle les fonctions vitales du corps. Les signaux de stress émotionnel sont traités dans les circuits « émotion » et intégrés aux zones profondes identifiées puis transmis à l'hypothalamus qui déclenche ensuite une variété de réponses physiques par le biais de circuits qui contrôlent les fonctions physiques du corps.

Schéma Kazuhiro Nakamura

Ce circuit de stress dans le cerveau est une illustration de connexion "esprit-corps"

Le stress émotionnel active le système nerveux sympathique, ce qui entraîne des réponses physiques, telles qu'une augmentation de la pression artérielle et de la température corporelle, et une accélération du rythme cardiaque (Voir schéma ci-contre). On pense que ces réponses sont des mécanismes d'adaptation chez les humains et de nombreux autres mammifères, qui sont là pour améliorer les performances physiques dans les situations de survie, de combat ou de fuite. Mais de nos jours, alors que ces situations extrêmes sont très rares, ces réponses ont un effet néfaste sur la santé. Un stress excessif peut provoquer des maladies psychosomatiques tels qu'une fièvre psychogène, des crises d’angoisse ou de panique.

 

Développer des stratégies de traitement des symptômes induits par le stress, passe par la compréhension du mécanisme neuronal sous-jacent aux réponses physiques au stress : l’équipe de recherche dirigée par le Pr Kazuhiro Nakamura de la Nagoya University injecte des traceurs dans le cerveau d'un groupe de rats soumis à un événement stressant (intimidation par un rat dominant). Les traceurs permettent à l’équipe d’identifier les zones cérébrales particulièrement actives lors de l’exposition au stress. Pour approfondir le rôle de ces zones cérébrales spécifiques, les chercheurs altèrent les connexions de ces zones à l'hypothalamus et exposent à nouveau les rats au stress. Mais les rats ne présentent alors plus aucune réponse physique induite par le stress, que ce soit l’augmentation de la pression artérielle ou de la température corporelle ou encore l’accélération du rythme cardiaque.

 

La recherche démontre -chez l'animal- que ces zones profondes sont responsables de l'envoi de signaux de stress à l'hypothalamus, et que le blocage de leur connexion à l’hypothalamus permet d’inhiber les symptômes physiques de stress- chez le rat.

 

Ce mécanisme cérébral identifié, qui a très probablement son équivalent chez l'Homme, représente un excellent exemple de la connexion « esprit-corps » ainsi qu’une cible très prometteuse pour traiter les troubles psychosomatiques liés au stress.


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