ANTIBIORÉSISTANCE : Le test rapide qui révèle la réponse bactérienne à l’antibiotique
Les scientifiques de l’Université d'York ont mis au point un nouveau test plus rapide permettant de déterminer comment une bactérie réagit aux antibiotiques, ce qui va considérablement aider à lutter contre la résistance aux antimicrobiens. Connaître à l’avance l’effet des médicaments sur les bactéries individuelles va permettre de « cibler » les bons antibiotiques plus rapidement, réduisant ainsi le besoin de traitements prolongés qui contribuent à long terme à la résistance aux antibiotiques.
Pour la première fois, des scientifiques ont été en mesure d’examiner à la fois la forme et la capacité de nage de centaines de bactéries individuelles. Ils montrent que les médicaments les plus efficaces interfèrent avec le mouvement et la forme de la bactérie. La nouvelle méthode diffère donc des méthodes actuelles qui testent la croissance des bactéries et leur réaction aux médicaments dans des échantillons contenant des milliards d'organismes. De plus, la croissance bactérienne étant un processus lent, les tests actuels peuvent prendre du temps et être moins précis en raison de l'analyse de lots de bactéries plutôt que d'organismes individuels.
1 heure vs 24 : grâce au nouveau test, la signature de la bactérie et sa sensibilité aux médicaments pourraient être détectées en une heure, vs 24 à 48 heures dans les conditions de test actuelles. L’auteur principal, Giampaolo Pitruzzello, étudiant au doctorat au Département de physique explique qu’avec « sa » méthode, il devient possible de prendre des décisions cliniques plus rapidement et avec plus de précision. Le défi de départ était bien de trouver le moyen de « piéger » des bactéries individuelles et de tester plusieurs de leurs caractéristiques à la fois, plutôt que de cultiver de grandes cultures dans un plat.
Le nouveau test de diagnostic, testé à l'Université de York, permet d'analyser des centaines de bactéries à la fois, mais à l'échelle individuelle, améliorant ainsi la précision et la rapidité du test. Il examine également les propriétés de plusieurs bactéries, en particulier la manière dont elles se déplacent et les formes qu’elles peuvent prendre. Le test est basé sur des fluides circulant à l'intérieur de micro-canaux sur une lame de verre, dans lesquels nagent les bactéries. Les canaux les dirigent dans de minuscules pièges, où les scientifiques peuvent ensuite injecter les médicaments à tester et surveiller la réaction de chaque bactérie au microscope (voir visuel ci-contre).
Le bon médicament, au bon patient et au bon moment : le nouveau test va en effet permettre aux médecins de prescrire des antibiotiques efficaces et ciblés au stade précoce d'une infection, ce qui va également permettre d'améliorer les résultats cliniques tout en réduisant les niveaux d’utilisation des antibiotiques.
La prochaine étape consistera à tester des échantillons cliniques prélevés sur des patients, avant de demander l’autorisation pour un usage en routine clinique.
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