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ANTIDÉPRESSEURS : Un coup de boost pour la fonction cognitive ?

Actualité publiée il y a 2 mois 3 semaines 1 jour
Biological Psychiatry
Ces travaux confirment un lien entre l’ISRS, la sérotonine et la performance cognitive (Visuel Adobe Stock 306823354).

Certains antidépresseurs peuvent améliorer la fonction cérébrale, suggèrent ces chercheurs. Ils révèlent que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) ont le potentiel d'améliorer certaines fonctions cognitives, comme la mémoire verbale. L’étude qui a mesuré la fonction cérébrale des patients de manière objective, avant et après la prise de l'ISRS escitalopram démontre ces améliorations cognitives pendant le traitement. Ces travaux présentés à la Réunion annuelle de l’European college of neuropsychopharmacology (ECNP) et publiés dans la revue Biological Psychiatry révèlent un lien entre l’ISRS, la sérotonine et la performance cognitive.

 

La sérotonine est souvent décrite comme une substance chimique « qui fait du bien », et des niveaux plus élevés de sérotonine circulant dans le cerveau contribuent à un sentiment de bien-être et peuvent soulager la dépression. Il existe plusieurs types de récepteurs de la sérotonine dans le cerveau, et tous servent à réguler le bien-être en régulant l’interaction de la sérotonine circulante avec le cerveau. Ces travaux qui se sont concentrent sur un récepteur en particulier de la sérotonine, le récepteur 5HT4, révèlent un lien entre la prise de l’ISRS et une baisse du niveau de ce récepteur de la sérotonine dans le cerveau.

 

L’étude est menée auprès de 90 patients souffrant de dépression et dont le cerveau a été scanné pour mesurer la quantité de récepteurs 5HT4 de la sérotonine. Les participants ont également passé une série de tests permettant d’évaluer leur humeur et différentes fonctions cognitives. Les participants ont reçu des doses quotidiennes d’escitalopram, et au bout de 8 semaines, 40 patients ont été réévalués pour la quantité de récepteurs 5HT4 dans le cerveau. L’analyse révèle que :

 

  • chez ces participants traités avec l’ISRS, l’humeur s’est améliorée ;
  • les niveaux de récepteurs 5HT4 ont chuté d’environ 9 %, probablement en raison d’une adaptation à des niveaux accrus de sérotonine ;
  • les tests cognitifs révèlent que leurs performances se sont améliorées ;
  • moins les niveaux de récepteur 5HT4 ont changé et meilleur était le résultat cognitif ;
  • cette amélioration cognitive est particulièrement marquée pour la mémoire verbale.

 

L’un des auteurs principaux, le Dr Vibeke Dam, de l’Hôpital universitaire de Copenhague, conclut que « le médicament ISRS semble apporter, au-delà d’une amélioration de l’humeur, une optimisation de la fonction cognitive. Au cœur de cet effet d’amélioration de la fonction cognitive, figure le récepteur spécifique 5HT4 dont la stimulation directe pourrait être une nouvelle stratégie permettant d’optimiser les résultats du traitement antidépresseur ».

En effet, cette recherche suggère la possibilité de stimuler ce récepteur spécifique afin de pouvoir traiter les troubles cognitifs, même sans symptômes de dépression ?

 

Enfin, l’étude confirme aussi le rôle central de la sérotonine dans l’humeur.


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