APATHIE : Elle s'attaque à l’espérance de vie
Cette étude menée en maisons de soins infirmiers révèle à quel point l’apathie est courante et peut réduire l'espérance de vie des patients âgés. Les résultats, présentés dans le Journal of the American Geriatrics Society suggèrent de développer le dépistage et le traitement de l'apathie pour les patients âgés, à domicile, lors des visites de routine dans les centres de soins ainsi qu’en institutions.
L'apathie définie par une diminution ou par un manque de motivation, une perte d'intérêt dans les activités et loisirs habituels, le fait de rester à l’intérieur plutôt que de sortir pour découvrir de nouvelles choses, et par la perte d'énergie entraîne mécaniquement une réduction de la participation aux principales activités de la vie quotidienne. Une étude publiée dans la revue Neurology ont montré une association entre l’apathie et un volume réduit du cerveau, de la matière grise et de la substance blanche. Des constatations qui peuvent aussi suggérer dans certains cas le développement d’une démence ou d’une maladie d’Alzheimer.
L’étude, menée par une équipe néerlandaise dont du Radboud University Medical Center, Nijmegen, a cherché à déterminer la valeur pronostique de l'apathie pour la mortalité chez 713 patients d’unités de soins infirmiers somatiques (n=342) et de prise en charge de la démence (n=371), suivis durant 2 ans et évalués à 6 reprises à intervalles de 4 mois environ. 266 patients sont décédés durant le suivi de l’étude. L'apathie a été évaluée à l'aide d’une échelle reconnue, la « 10-item Apathy Evaluation Scale » (AES-10) Les symptômes dépressifs ont été évalués à l'aide de l'échelle de Cornell (Cornell Scale for Depression in Dementia). L’analyse des données constate :
Un risque de mortalité accru de 77% entre 2 évaluations, en cas d’apathie.
-Ce résultat vaut même après prise en compte des symptômes dépressifs.
-Ce résultat vaut à l’identique dans les 2 types de services ;
-Une augmentation de l'écart type des scores d’apathie selon AES-10 est associée à une augmentation de 62% du risque de décès.
Parce que l'apathie, chez la personne âgée, est associée à la mortalité prématurée sur une période de 4 mois, son dépistage et sa prise en charge devraient être développés pour ce groupe de patients. Les auteurs appellent « les patients, leurs familles et les personnels infirmiers à établir des objectifs de soins pour améliorer la qualité de vie et la planification de soins avancés, dans le contexte de cette diminution de l'espérance de vie ».
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