ARTHROSE du GENOU : Sur l'excès d'injections d’acide hyaluronique
Les injections d'acide hyaluronique (AH) pour le traitement de l’arthrite du genou ont augmenté, en dépit des recommandations déconseillant leur utilisation, révèle cette large analyse américaine des données des registres des actes remboursés par Medicare. L’analyse, publiée dans le Journal of Bone & Joint Surgery (JBJS) alerte contre la pratique excessive des injections d'acide hyaluronique- pourtant déconseillée dans le traitement de l'arthrose du genou, depuis 2013 aux Etats-Unis par l'American Academy of Orthopedic Surgeons (AAOS).
L'arthrose du genou est une affection très courante et l'une des principales causes d'invalidité chez les personnes âgées. Les injections d'AH sont administrées dans le but de réduire la douleur et d'améliorer le fonctionnement en rétablissant le volume de liquide dans l'articulation du genou.
En 2013, les experts américains de l’AAOS soutenaient ces nouvelles directives par le manque de données de qualité étayant l'efficacité de la procédure pour les patients souffrant d'arthrose du genou. « Nous constatons, en dépit de cette recommandation, que les injections d’acide hyaluronique continuent à être largement mises en œuvre », résume l’auteur principal, le Dr Atul F. Kamath, rhumatologue à la Cleveland Clinic.
Sur l'augmentation des injections d'acide hyaluronique
L’analyse de plus d’1 millions de dossiers montre que :
- à la suite des nouvelles recommandations de 2013, le nombre de médecins en soins primaires, de rhumatologues et de chirurgiens orthopédistes pratiquant ces injections d’HA pour traiter l’arthrose du genou, a diminué ;
- cependant, l'utilisation totale des injections d’AH a augmenté de manière significative de 2012 (n = 1,090 M d’actes) à 2018 (n = 1,209 actes) ;
- cette augmentation du nombre d’actes s’explique notamment par l’augmentation considérable du nombre d'infirmières cliniciennes et d'assistants médicaux pratiquant ces injections d'AH ; mais également par le vieillissement des population et la hausse de prévalence de l'arthrose;
- le nombre moyen d'injections par chirurgien orthopédiste les pratiquant toujours a augmenté de manière significative ;
- l’augmentation des coûts associés a suivi l’augmentation des pratiques passant de 290 millions de dollars à 325 millions de dollars (aux US) sur la même période.
Ainsi, en dépit des directives, les pratiques perdurent, concluent les auteurs, qui appellent néanmoins à de nouvelles études pour réévaluer l’efficacité de ces injections à réduire les symptômes de l’arthrose du genou. Cette évaluation devrait être menée par comparaison avec les différentes autres thérapies disponibles.
Rappelons qu’en France ces injections sont recommandées en deuxième intention, en cas de poussées de gonarthrose et d’intolérance ou d’inefficacité des traitements antalgiques habituels et des AINS.
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