ARTHROSE: L'inefficacité du paracétamol à nouveau démontrée
On commence à préciser au fil des études les limites et les risques de ce médicament, car c’en est un, le plus largement utilisé et prescrit, comme traitement de première intention pour une multitude de maladies douloureuses aiguës et chroniques. Ici, il trouve de nouvelles limites dans la prise en charge de la douleur de l’arthrose, un type de douleur très fréquent chez les personnes âgées. Jugé presque inefficace à soulager la douleur arthritique, par cet examen des données existantes, présenté dans le Lancet, le paracétamol ne devrait donc pas être utilisé en cas d’arthrose car il y a bien plus efficace.
Le paracétamol (acétaminophène) est considéré comme plus sûr que d'autres analgésiques couramment utilisés comme les AINS ou les opiacés. Son effet antalgique a récemment été remis en question dans la gestion de la douleur aiguë liée à la lombalgie , dans la gestion des rhumatismes et du mal de dos. 2 études ont déjà alerté sur différents risques dont de lésions hépatiques, de détérioration de la fonction cérébrale, nécessité d'une thérapie de remplacement rénale ou de ventilation mécanique, en cas de surdose ou de prise prolongée. Une récente étude, présentée dans la revue Annals of the Rheumatic Deseases, suggère également que le vrai niveau de risque du pacacétamol n'est pas pris en compte par la communauté médicale.
Les chercheurs de différentes universités Suisses et Canadiennes ont mené une large méta-analyse de 74 essais contrôlés randomisés comparant l'efficacité du paracétamol et des AINS vs placebo dans la gestion de la douleur arthritique, sur un total de 58.556 participants, suivis en moyenne sur 12 semaines (et jusqu'à un an). Leur analyse conclut que :
· Si le paracétamol reste l'antalgique de première intention dans cette indication,
· le paracétamol, quelle que soit la dose, a fort peu de chance d'être efficace -moins de 4% des cas en moyenne- contre la douleur arthritique : ainsi, une dose de paracétamol de 3 g par jour, va, en moyenne, ne réduire la douleur que de 21%.
· En revanche, les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme le diclofénac (150 mg par jour) et/ou l'étoricoxib (30, 60 ou 90 mg par jour) se montrent plus efficaces à réduire la douleur et jusqu'à 95% à 100%.
Ø Bien évidemment les AINS ont aussi leurs effets indésirables à long terme, dont le risque d'ulcère de l'estomac et, dans des cas plus rares, d'insuffisance cardiaque. Cependant, notons qu'ils peuvent apporter aussi un effet collatéral sympathique, antidépresseur.
Ainsi, sur la base des données disponibles, le paracétamol n'a pas sa place dans le traitement des douleurs liées à l'arthrose, concluent les auteurs, et quelle que soit la dose. Il existe des preuves solides que certains AINS sont plus efficaces dans la prise en charge de ces douleurs, mais leur utilisation doit être adaptée à chaque patient par le médecin. Bref, il n'existe pas de véritable remède pour l'arthrose, il s'agit de gérer au mieux ses symptômes. Et parmi ces thérapies, il y a aussi le mode de vie avec le maintien d'un poids santé et la pratique régulière de l'exercice. Et les analgésiques à prendre et à prescrire avec précaution.
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