ARYTHMIE CARDIAQUE : Identifier, prévenir et gérer les effets secondaires des médicaments
Il s’agit d’une déclaration scientifique de l'American Heart Association (AHA), publiée dans la revue Circulation, et qui appelle les professionnels de santé à se familiariser davantage avec les médicaments qui provoquent des rythmes cardiaques irréguliers et leur indique la conduite à tenir.
L’auteur principal, le Dr James E. Tisdale, professeur de pharmacie au College of Pharmacy de l'Université Purdue et à l'Indiana Université et président du comité de rédaction de la déclaration scientifique de l'American Heart Association, précise : « Bien que le risque soit relativement faible, il est important pour les professionnels de santé de prendre en compte ce risque d’arythmie causé ou aggravé par la prise d’un médicament ». En cas d’arythmie, le cœur bat trop vite, trop lentement ou à un rythme irrégulier. Les arythmies peuvent être causées par la génétique ou de nombreuses affections, y compris la maladie coronarienne, des problèmes de thyroïde ou un déséquilibre électrolytique. Cette étude examine les médicaments qui peuvent causer ou aggraver les arythmies, les facteurs de risque de ces effets secondaires et les options de prévention, de surveillance et de traitement pour les personnes à risque ou qui développent des arythmies médicamenteuses.
Une déclaration rédigée à l'intention des professionnels de la santé
En effet, les auteurs précisent que les patients doivent continuer à prendre leurs médicaments comme prescrits et consulter pour tout problème associé à leur traitement et tout symptôme d’arythmie.
Plusieurs types d'arythmies d'origine médicamenteuse : certains médicaments peuvent ralentir le rythme cardiaque, tandis que d'autres peuvent accélérer au contraire le rythme cardiaque, l’effet prenant source à partir des cavités supérieures (oreillettes) ou inférieures (ventricules) :
- la tachycardie est caractérisée par un rythme cardiaque trop rapide ;
- la bradycardie est caractérisée par un rythme cardiaque trop lent ;
- l’absence de symptômes est fréquente, mais certains patients sentent leur cœur «battre» ou éprouvent des difficultés à respirer ou des étourdissements ;
- une arythmie non traitée peut endommager le cœur, le cerveau ou d'autres organes, et éventuellement provoquer l’évanouissement voire mettre la vie en danger.
Le rythme cardiaque pendant la pandémie COVID-19 : certains traitements comme la chloroquine, l'hydroxychloroquine et l'azithromycine sont utilisés pour gérer le COVID-19. Ces médicaments peuvent provoquer des troubles du rythme cardiaque, et certains essais cliniques ont été menés pour évaluer leur efficacité pour traiter le COVID-19. Des troubles du rythme cardiaque ont été signalés comme effet secondaire de l'hydroxychloroquine seule et en association avec l'azithromycine chez des patients atteints de COVID-19. D'autres médicaments proposés pour gérer le COVID-19 tels que le lopinavir / ritonavir peuvent également interférer avec le rythme cardiaque.
Les antécédents de crise cardiaque, de maladie cardiaque ou de chirurgie cardiaque sont associés à un risque plus élevé d’arythmie cardiaque avec l’exposition à certains médicaments. Les autres facteurs de risque d'arythmies d'origine médicamenteuse comprennent l'âge avancé, les carences en potassium ou en magnésium et une consommation excessive d'alcool. Certains patients qui souffrent d'arythmie d'origine médicamenteuse peuvent également avoir une prédisposition génétique.
Prévenir et surveiller l’arythmie : Le test le plus couramment utilisé pour diagnostiquer une arythmie est un électrocardiogramme (ECG). L’observance de la prescription, le contrôle et le maintien de niveaux d'électrolytes normaux et la surveillance des des fonctions rénale et hépatique peuvent contribuer à réduire le risque. D'autres stratégies de prévention comprennent l'utilisation de la dose efficace la plus faible de ces médicaments pouvant induire l'arythmie, la minimisation ou et l'abstinence de stimulants et d'alcool.
Médicament et arythmie, comment traiter ? La conduite à tenir est en général l'arrêt du médicament à l'origine de l'arythmie, la prescription éventuelle de médicaments antiarythmiques ou la mise en place d'un dispositif capable de corriger un rythme cardiaque irrégulier.
Les mécanismes sous-jacents des arythmies médicamenteuses restent mal connus et des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les facteurs de risque et les options de traitement. Cette déclaration sensibilise et apporte une première feuille de route aux professionnels de santé confrontés à ces cas patients.
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