ASTHME et PRÉMATURITÉ : L'anticorps qui réduit les sifflements
Le syndrome de détresse respiratoire est l’une des complications « classiques » chez le nouveau-né prématuré et la prématurité est associée à un risque accru de plus de 70% de respiration sifflante. Cette étude japonaise présentée dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine (AJRCCM) montre toute l’efficacité d’un anticorps monoclonal, le palivizumab, utilisé pour prévenir le virus respiratoire syncytial à réduire la respiration sifflante chez ces bébés et au moins jusqu'à l'âge de 6 ans.
Plus de 11 % des bébés dans le monde, naissent avant 37 semaines de grossesse et la prématurité reste, malgré d'importants progrès dans sa prise en charge, une cause majeure de décès infantiles : ainsi, plus de 1 million de bébés meurent chaque année de ses complications et le nombre de naissances prématurées continue à augmenter. Parmi les complications immédiates les plus courantes, le syndrome de détresse respiratoire. Une étude l'a précisé sur plus d'un million de naissances prématurées : la prématurité est ainsi associée à un risque accru de 71% de respiration sifflante et même après ajustement avec d'autres facteurs de confusion possibles, ce risque reste significativement accru, de 46%. Ce même risque apparaît particulièrement élevé soit multiplié par 3, chez les enfants nés très prématurés (< 32 semaines de grossesse).
Du palivizumab en prophylaxie chez les nourrissons prématurés : les chercheurs de la Tokai University rapportent ici les résultats d'une étude multicentrique sur 52 sites et cas-témoin, menée chez 444 nourrissons japonais nés à 33-35 semaines de grossesse. L'objectif était de déterminer si la prophylaxie par palivizumab permet d'empêcher l'apparition de l'asthme atopique. Sur ce point les résultats sont négatifs, mais en revanche l'étude montre que le médicament permet de réduire considérablement les sifflements récurrents chez l'enfant jusqu'à l'âge de six ans. Ainsi, l'analyse montre que les nourrissons qui ont reçu au moins 3 doses de palivizumab présentent une incidence réduite de moitié de sifflements diagnostiqués par les médecins à l'âge de 6 ans, vs les nourrissons qui n'ont pas reçu le médicament (15,3% vs 31,6 pour cent). Par ailleurs, les auteurs précisent que les différences étaient minimes dans les antécédents familiaux d'asthme, le poids à la naissance et l'âge gestationnel entre cas et témoins. Cependant, les enfants du groupe non traité étaient plus susceptibles de vivre dans une maison avec un fumeur et d'avoir un membre de la famille ayant des antécédents d'allergie, des facteurs susceptibles d'augmenter l'incidence de la respiration sifflante.
2 phénotypes indépendants de sifflements récurrents : les chercheurs identifient aussi 2 types de sifflements, un dépendant et un indépendant de l'infection respiratoire inférieure par le virus respiratoire syncytial.
Des résultats qui suggèrent que l'asthme atopique chez les enfants prématurés et jusqu'à l'âge de 6 ans n'est pas toujours lié au VRS, mais, dans une certaine proportion à la prématurité elle-même.
(AJRCCM) Feb, 2017 Palivizumab Prophylaxis in Preterm Infants and Subsequent Recurrent Wheezing: 6 Year Follow-up Study (Visuel@ATS)
Plus de 200 études sur la prématurité
Lire aussi : -
Autres actualités sur le même thème
PARENTALITÉ et ADOLESCENCE : Les parents, trop souvent des obstacles à l’indépendance ?
Actualité publiée il y a 5 années 3 moisSYNDROME de SEVRAGE NÉONATAL : L’urgence de normes d'évaluation et de traitement
Actualité publiée il y a 6 années 8 moisVARIOLE du SINGE : Un risque élevé pour l’Enfant de moins de 8 ans
Actualité publiée il y a 2 années 1 moisTransplantation du MICROBIOTE FÉCAL : Contre C. difficile chez les enfants aussi
Actualité publiée il y a 5 années 3 mois