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ATHÉROSCLÉROSE : Le composé qui peut décalcifier l’artère

Actualité publiée il y a 4 années 10 mois 2 semaines
Nature Communications
La calcification vasculaire et l’accumulation de cholestérol contribuent au développement de l’athéroscléros

La calcification vasculaire et l’accumulation de cholestérol contribuent au développement de l’athérosclérose, une condition qui précède l’incidence de la maladie cardiaque et de l’AVC. Cette équipe suisse décrit ici, dans la revue Nature Communications, une nouvelle substance qui pourrait changer la donne : le composé empêche en effet la calcification vasculaire. Ces résultats, encore préliminaires, ouvrent l’immense espoir de réduire l’incidence d’un facteur majeur de décès, l’athérosclérose.

 

On sait que l’athérosclérose est l’un des facteurs majeurs des maladies cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux, les deux maladies les plus meurtrières, causant plus de 15 millions de décès par an dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette accumulation de dépôts graisseux et de « plaque » (calcification) sur les parois des vaisseaux sanguins et l’inflammation touche, dans les pays riches, la moitié des personnes âgées de 40 ans et plus. La formation de plaques artérielles se développe à partir de microcalcifications, de 5 μm à 100 μm de diamètre. La plaque peut rompre, en raison d’une perte de « compliance » et d'élasticité,  provoquer une occlusion et une embolisation artérielle et entraîner des événements ischémiques tels que des accidents vasculaires cérébraux et des infarctus du myocarde.

Des dérivés de l’inositol pour empêcher la plaque

 

Ces chercheurs de l'ETH Zurich et de biotech ETH Inositec présentent une nouvelle substance promettant de prévenir la calcification vasculaire. Ce composé cible les cristaux de phosphate de calcium, auxquels il adhère, ce qui inhibe leur croissance et empêche leur dépôt dans les tissus. La nouvelle molécule est structurellement liée à l’inositol hexakisphosphate (IP6), un composé naturel présent dans les légumineuses et les céréales. IP6 a en effet la capacité de lier le phosphate et différents minéraux, tels que le calcium, le magnésium et le fer. IP6 était déjà documenté pour son effet sur la circulation sanguine humaine. La molécule doit être injectée car elle ne peut pas être absorbée après ingestion orale.

 

Des molécules apparentées stables et efficaces : alors qu’IP6 n'est pas particulièrement stable et est métabolisé par l'organisme très rapidement, l’équipe a développé une série de molécules apparentées, aujourd’hui brevetées. Leur efficacité à inhiber la croissance des cristaux de phosphate de calcium dans le sang et leur stabilité viennent d’être validées in vitro et in vivo chez le rat modèle d’athérosclérose.

 

De nombreuses études sur l’animal et essais cliniques devront encore être menés avant son utilisation en pratique clinique, cependant la molécule ouvre déjà l’espoir de pouvoir prévenir et réduire la prévalence de l’athérosclérose et donc réduire la progression des maladies cardiaques et des AVC.


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