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ATHÉROSCLÉROSE : Un sommeil perturbé suffit à obstruer nos artères

Actualité publiée il y a 4 années 6 mois 2 semaines
PLoS Biology
Pourquoi un sommeil de mauvaise qualité conduit-il à l'athérosclérose ? (Visuel AdobeStock_113512803)

Ces résultats d’une équipe de l’Université de Californie, Berkeley publiés dans la revue PLOS Biology, ajoutent un mauvais sommeil comme facteur de risque clé de maladies cardiovasculaires. Ces scientifiques associent en effet un sommeil perturbé à l'accumulation de plaque ou athérosclérose, la cause principale d’événement ou de maladie cardiaque fatale.

 

Pourquoi un sommeil de mauvaise qualité conduit-il à l'athérosclérose ? L’étude menée sur un échantillon de plus de 1. 600 participants décrit un processus par lequel la fragmentation du sommeil augmente le nombre de globules blancs inflammatoires (neutrophiles et monocytes), exacerbe ainsi l'athérosclérose qui se développe avec l’âge, mais de manière indépendante d'autres facteurs de risque courants.

La fragmentation du sommeil est associée à l'inflammation chronique dans la circulation sanguine

Une inflammation, qui, à, son tour, favorise des quantités plus élevées de plaques dans les artères coronaires, explique l'auteur principal, Matthew Walker, professeur de psychologie et de neurosciences à Berkeley. Une mauvaise qualité de sommeil vient ainsi s’ajouter aux facteurs de risque établis de maladie cardiovasculaire dont une mauvaise alimentation, le manque d'exercice, l'obésité, l'hypertension artérielle et le tabagisme.

 

C’est la conclusion de cette modélisation des données diagnostiques de plus de 1.600 participants à la Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis, d’âge moyen et avancé. Pour isoler l'effet de la qualité du sommeil sur la santé cardiaque, l’équipe a contrôlé l'âge, l'origine ethnique, le sexe, l'indice de masse corporelle (IMC), les troubles du sommeil, la pression artérielle et les comportements à risque tels que le tabagisme. Les participants ont été suivis par tests sanguins, scores de calcium (marqueurs de l'accumulation de plaque), différentes mesures du sommeil… Le modèle confirme

  • une corrélation entre perturbations du sommeil et niveaux plus élevés de facteurs inflammatoires circulants et de globules blancs monocytes et neutrophiles, facteurs clés de l'athérosclérose.
  • Un sommeil fragmenté peut ainsi favoriser une rigidité artérielle, des niveaux plus élevés d'inflammation et des lésions athérosclérotiques. En d’autres termes, il existe un lien indépendant entre un mauvais sommeil et l'athérosclérose via une inflammation chronique.

 

« Un processus qui, « malheureusement » passe inaperçu jusqu'à ce que l'accumulation de plaque, à un âge moyen ou avancé, bloque soudainement le flux sanguin artériel vers le cœur, les poumons, le cerveau et / ou d'autres organes. Le caractère silencieux de la maladie exige de prêter attention à notre hygiène du sommeil, dès le début à la quarantaine », concluent les chercheurs. D’autant que ce lien entre sommeil fragmenté et inflammation chronique peut ne pas être limité aux maladies cardiaques, mais pourrait inclure la santé mentale et les troubles neurologiques, tels que la dépression majeure et la maladie d'Alzheimer…

 

Bref, la « récupération » d’une bonne qualité du sommeil pourrait ainsi constituer une bonne stratégie de prévention de l’inflammation et donc du risque d'athérosclérose, mais pas seulement.


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