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AUTISME : Les promesses de la NitroSynapsine

Actualité publiée il y a 7 années 1 mois 1 semaine
Nature Communications
Chez la souris modèle, la molécule NitroSynapsine est capable de corriger en grande partie les anomalies électriques, comportementales et cérébrales.

L’autisme affecte environ 1 enfant sur 68 et il n’existe à ce jour aucun traitement définitif. Ce candidat dans le traitement de l'autisme, bien abouti selon ces travaux d’une équipe du Scripps Research Institute, représente donc un espoir à moyen terme pour les patients atteints de TSA et leurs familles. Ces travaux préliminaires menés sur la souris, montrent en effet que la molécule NitroSynapsine est capable de corriger en grande partie les anomalies électriques, comportementales et cérébrales. Des données présentées dans la revue Nature Communications obtenues certes chez l’animal mais qui portent la promesse de pouvoir rétablir une signalisation électrique « normale » dans le cerveau, dans pratiquement toutes les formes de troubles du spectre autistique (TSA).

 

Selon l’auteur principal, le Dr Stuart Lipton, professeur au Scripps mais aussi neurologue clinicien auprès de patients autistes, le candidat médicament est prêt à passer en essais cliniques. Car ses travaux s’inspirent de nombreuses années de recherche et notamment d’une précédente étude menée en 1993 qui identifiait le gène MEF2C comme un facteur clé dans le développement du cerveau. Cette première découverte a conduit l’équipe à confirmer que la perturbation de MEF2C (ou son équivalent chez la souris) au début du développement du fœtus, entraîne des anomalies sévères, autisme-like, perceptibles à la naissance. Depuis, d’autres études ont rapporté de nombreux cas d'enfants ayant des troubles très similaires, résultant d'une mutation d'une copie de MEF2C. Ce trouble, donc initialement découvert chez la souris, est aujourd’hui reconnu comme le syndrome de l'haplo-insuffisance de MEF2C (ou MEF2C Haploinsufficiency Syndrome- MHS).

Les souris modèles de MHS traintées pendant 3 mois par NitroSynapsin présentent une réduction de ce déséquilibre excitateur/inhibiteur

 

Du rôle clé de MEF2C : le gène code pour une protéine qui fonctionne comme un facteur de transcription ou un interrupteur qui active l'expression de nombreux gènes. Bien que le MHS ne représente qu'une faible proportion des cas de troubles autistiques, des études génomiques à grande échelle ont montré ces dernières années que les mutations sous-jacentes à divers troubles de l'autisme impliquent fréquemment des gènes activés par MEF2C. En synthèse, MEF2C régule l’activité de gènes liés à l'autisme, ce qui suggère qu’un traitement efficace du syndrome de l'haplo-insuffisance de MEF2C serait également efficace contre d'autres formes d'autisme.

 

Une souris modèle de MHS : créée par les chercheurs via des manipulations génétiques, ce modèle souris du syndrome de l'haplo-insuffisance de MEF2C présente -comme les enfants humains atteints de MHS – une seule copie fonctionnelle de MEF2C, vs les 2 copies habituelles. Ces souris modèles présentent des symptômes autisme-like, dont des troubles de la mémoire spatiale, une anxiété, des mouvements répétitifs anormaux, ainsi que d'autres signes caractéristiques. Les analyses de leurs cerveaux révèlent également de nombreuses anomalies, dont un excès de la signalisation excitatrice dans certaines zones cérébrales clés et un déficit de signalisation inhibitrice dans d’autres zones. Ce déséquilibre excitateur / inhibiteur également caractéristique de la plupart des formes de TSA semble expliquer de nombreuses manifestations liées à ces troubles, cognitives et comportementales, ainsi qu’un risque accru de crises d'épilepsie.

 

3 mois de NitroSynapsine rétablissent l’équilibre cérébral, les comportements et les capacités cognitives : les souris modèles de MHS traintées pendant 3 mois par NitroSynapsin (nitrate d'aminoadamantane lié à la mémantine (Alzheimer)), présentent une réduction de ce déséquilibre excitateur/inhibiteur, des comportements anormaux et une amélioration de la performance aux tests cognitifs et comportementaux. Ave même, chez certaines souris, un retour à la normale.

 

De prochains essais cliniques sur la NitroSynapsine sont prévus, avec un « bonus » : l’équipe a également constaté que le nouveau composé améliore la fonction synaptique et donc la communication en réseau dans le cerveau, une fonction également déficiente dans un grand nombre de maladies neurologiques.


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