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AVC : Éviter le premier, c’est possible : comment ?

Actualité publiée il y a 13 heures 44 min 52 sec
Stroke
L’AVC, dont le premier AVC notamment, peut tout à fait être prévenu, via un dépistage et quelques changements de mode de vie (Visuel Adobe Stock 186833393)

Ces recommandations cliniques mises à jour par les experts de l'American Stroke Association, concluent que l’AVC, dont le premier AVC notamment, peut tout à fait être prévenu, via un dépistage et quelques changements de mode de vie. L’AVC est largement évitable, révèlent ces nouvelles données et preuves de la littérature, présentées dans Stroke, l’une des revues phares de l’American Heart Association (AHA).

 

Les accidents vasculaires cérébraux surviennent lorsque le flux sanguin vers le cerveau est interrompu en raison de la rupture ou du blocage d’un vaisseau sanguin par un caillot sanguin. Le cerveau ne reçoit alors pas l’oxygène dont il a besoin pour fonctionner correctement. L’AVC provoque des lésions cérébrales qui peuvent entraîner une invalidité, des troubles cognitifs, des difficultés à parler, à marcher et à interagir avec son environnement.

 

Chaque année aux seuls États-Unis, plus d'un demi-million de personnes subissent un premier AVC ; la prévalence moyenne de l’AVC est aujourd’hui estimée à 113 à 410 cas/100.000 personnes et son incidence à plus de 16 millions de nouveaux cas chaque année, entraînant près de 6 millions de décès. On retiendra ici que :

80 % des AVC sont évitables

C’est le fondement de cette nouvelle directive de prévention des AVC qui appelle les professionnels de santé à dépister les facteurs de risque d'AVC, notamment l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie, l'hyperglycémie et l'obésité, mais aussi à une meilleure sensibilisation du public :

 

  • en effet, ces données indiquent que certains changements de mode de vie comme l'arrêt du tabac, l'augmentation de l'activité physique, l'amélioration des habitudes alimentaires et un meilleur sommeil, peuvent fortement contribuer à réduire le risque d'AVC.
  • 8 paramètres de santé essentiels pour la santé cardiovasculaire et cérébrovasculaire sont mis ici en exergue, tout comme certains médicaments pour la gestion des facteurs de risque, des spécificités du risque chez les femmes et l’importance de certains déterminants sociaux de la santé.

 

Prévenir le 1er AVC : des habitudes de vie saines, comme une bonne alimentation, l’arrêt du tabac et l’activité physique, ainsi que des examens de santé de routine et la gestion des facteurs de risque de maladie cardiovasculaire et d’accident vasculaire cérébral (AVC) à l’aide de médicaments, peuvent tout à fait  prévenir le premier accident vasculaire cérébral.

 

Le dépistage du risque d’AVC et l’éducation thérapeutique des patients (ETP) forment ainsi la base de cette prévention primaire, de fond, en population générale : l’un des chercheurs experts, le Dr Cheryl D. Bushnell, du département de neurologie de l’Université Wake Forest (Caroline du Nord) note ainsi que : « le moyen le plus efficace de réduire la fréquence des AVC et des décès liés à l’AVC est de prévenir le premier AVC, ce que l’on appelle la prévention primaire. Certains groupes de population présentent un risque élevé d’AVC, que ce soit en raison de facteurs génétiques, de mode de vie, de facteurs biologiques et/ou de déterminants sociaux de la santé, et dans certains cas, ces personnes ne bénéficient pas du dépistage approprié pour identifier ce risque plus élevé ».

 

La « Ligne directrice 2024 pour la prévention primaire des AVC » précise ainsi aux médecins, dont les cliniciens, quelles sont les stratégies de prévention basées sur la preuve scientifique, pour les personnes n’ayant jamais subi d’AVC. Ces nouvelles recommandations précisent également quelles sont les cibles les plus à risque :

Identifier et gérer les facteurs de risque

Les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires non identifiés et non gérés peuvent endommager les artères, le cerveau et le cœur durant des années avant la survenue des événements cardiovasculaires, dont l’AVC. Les facteurs de risque modifiables comprennent ainsi :

 

 

Ces facteurs peuvent facilement être identifiés à l’aide d’examens physiques et d’analyses sanguines simples. Ces pathologies peuvent être traitées, au moins partiellement, par un mode de vie sain et des changements de comportement, et si besoin par des médicaments (antihypertenseurs, statines par ex.). L’utilisation des « nouveaux » agonistes du GLP-1, approuvés pour réduire le risque de maladie cardiovasculaire chez les patients en surpoids ou obèses et/ou atteints de diabète de type 2.

 

Les comportements d’un mode de vie sain comprennent une alimentation saine, une activité physique régulière, l’absence de tabagisme, de bonnes habitudes de sommeil, un poids de santé, le contrôle du cholestérol et la gestion de la tension artérielle et de la glycémie.

Le régime méditerranéen est à nouveau mis à l’honneur, comme un facteur de prévention par l’alimentation du risque d’AVC.

L’activité physique est également essentielle pour réduire le risque d’accident vasculaire cérébral et la santé cardiaque globale. Les professionnels de la santé ne doivent donc pas négliger de la recommander aux patients qui suivent un comportement sédentaire.

 

Enfin, ces recommandations rappellent le poids des déterminants sociaux de la santé sur le risque d’accident vasculaire cérébral. Ainsi, le niveau d’études, la stabilité économique, l’accès aux soins, l’exposition à la discrimination et/ou au racisme ou encore le lieu de résidence ont également un impact significatif sur le risque. Ici, les professionnels de santé devraient être en mesure de mettre leurs patients en contact avec des ressources qui aident à répondre aux besoins sociaux liés à la santé tels que l’insécurité alimentaire ou encore l’indécence du logement, à les orienter vers des programmes de soutien qui peuvent aider à couvrir les coûts des soins de santé, dont les dépenses de médicaments.

 

Des recommandations spécifiques au sexe et au genre : certains facteurs ou certaines conditions peuvent en effet augmenter le risque d’AVC chez les femmes, notamment l’utilisation de contraceptifs oraux, l’hypertension artérielle pendant la grossesse, d’autres complications de la grossesse telles que l’accouchement prématuré, l’endométriose, l’insuffisance ovarienne prématurée et la ménopause précoce.

Les femmes transgenres et les personnes de genres divers qui prennent des œstrogènes pour affirmer leur genre peuvent également présenter un risque accru d’AVC.

L’objectif est donc de mettre à profit ces connaissances et ces outils pour réduire considérablement le risque de premier AVC. Prévenir l’AVC contribuera également à réduire le risque de démence, un autre problème de santé grave lié à la santé cérébrovasculaire…


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