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AVC : La thérapie cellulaire qui reste efficace longtemps après

Actualité publiée il y a 1 jour 9 heures 43 min
Molecular Therapy
Cette équipe a développé une thérapie par cellules souches modifiées capable de restaurer ou d’améliorer l'activité cérébrale, même lorsqu'administrées plus d'un mois après un accident vasculaire cérébral (AVC) (Visuel Adobe Stock 1213280381)

C’est une première : alors que certaines thérapies par cellules souches sont aujourd’hui testées et confirmées comme capables de réparer un organe lésé, notamment d’accélérer la récupération du cerveau après un accident vasculaire cérébral (AVC), la condition d’être administrées dans les heures qui suivent l’événement ou la blessures reste déterminante. Cette équipe de scientifiques du Gladstone Institute documente ici, dans la revue Molecular Therapy, une thérapie par cellules souches modifiées, capable de restaurer ou d’améliorer l'activité cérébrale, même lorsqu'elle est administrée plus d'un mois après l'AVC.

 

On estime aujourd’hui que parmi les survivants du type d'AVC le plus courant, l’AVC ischémique, seuls 5 % environ se rétablissent complètement. La plupart des autres patients souffrent de problèmes à long terme, notamment de faiblesse, de douleurs chroniques ou d’épilepsie. Cette nouvelle thérapie cellulaire dérivée de cellules souches et administrable des semaines après l'événement, pourrait changer la donne : cette recherche préclinique démontre que la thérapie restaure les schémas normaux d’activité cérébrale après un AVC.

Une thérapie cellulaire pour l’AVC efficace un mois après

L’un des auteurs principaux, Jeanne Paz, chercheur au Gladstone précise que « actuellement, il n’existe aucun traitement qui puisse être administré des semaines ou des mois après un AVC pour prévenir les symptômes à long terme. Ces travaux permettent donc pour la première fois d’espérer

qu’il n’est « jamais » trop tard pour intervenir ».

La nouvelle thérapie cellulaire est basée sur des cellules souches modifiées, en développement clinique depuis plus de 10 ans, pour traiter les AVC et les lésions cérébrales traumatiques. De précédents essais cliniques avaient déjà indiqué que, chez certains patients, les cellules souches pouvaient contribuer à rétablir le contrôle des bras et des jambes. Cependant, les processus sous-jacents à ces effets ainsi qu’à la réduction des symptômes étaient restés incompris.

Cibler l'hyperexcitabilité cérébrale

L’étude est la première à décrypter ces effets des cellules souches sur l'activité cérébrale.

 

L'AVC ischémique survient lorsque le flux sanguin vers une partie du cerveau est bloqué, généralement en raison d'un caillot sanguin ou d'un rétrécissement des vaisseaux sanguins. Cela prive les cellules cérébrales d'oxygène et de nutriments, provoquant la mort de certaines cellules et la modification de l'activité d'autres. Ainsi, les cellules des régions cérébrales endommagées peuvent devenir trop actives ou hyperexcitables, envoyant des signaux trop forts ou trop fréquents à d'autres régions du cerveau. Cette hyperexcitabilité a été liée, par de précédentes recherches, à des problèmes de mouvement et à des crises d’épilepsie, mais aucun traitement n’a été développé pour cibler spécifiquement cette hyperexcitabilité cérébrale.

 

Or, c’est l’objectif de cette nouvelle thérapie cellulaire, qui fait ses preuves chez des souris modèles d’AVC :

 

  • l’injection aux modèles, dans le cerveau et près du site de la blessure, de ces cellules souches humaines modifiées inverse l’hyperexcitabilité cérébrale ;
  • rétablit l’équilibre dans les réseaux neuronaux ;
  • augmente le niveau d’un certain nombre de protéines et de cellules importantes pour le fonctionnement et la réparation du cerveau ;
  • ces effets de la greffe durent  longtemps :

« Il semble que ces cellules relancent essentiellement les processus de réparation du cerveau »,

même un mois après l’AVC, la thérapie conserve son potentiel de rétablir l’excitabilité du cerveau à des niveaux normaux.

 

C'est une preuve de concept et un grand espoir pour les patients atteints de lésions cérébrales chroniques qui, jusqu’à présent, n’avaient aucune option de traitement, même si des recherches supplémentaires seront nécessaires pour valider le fait que la diminution de l’hyperexcitabilité induite par les cellules souches contribue bien et significativement à la réduction des symptômes et à la restauration des fonctions impactées par l’AVC.

 

Les cellules utilisées dans l'étude, appelées cellules SB623, ont été développées par la biotech SanBio pour le traitement des déficits moteurs neurologiques chroniques secondaires à un accident vasculaire cérébral ou à un traumatisme crânien.


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