AVC: Vite redonner avec un masque, de l'oxygène au cerveau
En France, on compte un AVC toutes les 4 mn. Cette étude d‘une équipe française de l’Inserm, publiée dans la revue Brain, montre qu’un geste tout simple pourrait contribuer à réduire les séquelles de l’accident vasculaire cérébral. Une démonstration des bénéfices de l’hyperoxie, déjà largement utilisée en secours d'urgence et en réanimation médicale. Si l’efficacité clinique de ce traitement simple et déjà utilisé était validée, c’est bien entendu l’espoir de réduire les lésions cérébrales et les handicaps associés.
L'espoir est immense : En France, 150.000 AVC sont recensés chaque année, avec, toujours, la nécessité d'intervenir dans les 3 heures, sous peine de dommages irréversibles (dont l'hémiplégie et l'aphasie). Ainsi les 3/4 des survivants en garderont des séquelles définitives. Cette obstruction ou rupture d'un vaisseau qui transporte le sang, et donc l'oxygène, au cerveau, reste, malgré les nouveaux modes d prise en charge, une urgence médicale absolue. Le recours à un simple masque à oxygène pour limiter les séquelles neurologiques semble donc presque « trop beau pour être vrai ».
Réalimenter, par un geste simple, le cerveau en sang et donc en oxygène : Et pourtant, cette étude menée par l'équipe de Jean Claude Baron, directeur de recherche Inserm au sein du « Centre de psychiatrie et neurosciences » en collaboration avec des chercheurs anglais et allemands, montre que cette seule administration aux patients pendant le laps de temps nécessaire, permettrait de réalimenter leur cerveau en sang et donc en oxygène. Sur un modèle murin d'AVC, l'équipe a testé les effets de cette intervention d'oxygénothérapie normobare (100% d'oxygène délivré par un simple masque facial). L'équipe montre que ce geste empêche le développement des lésions cérébrales, prévient quasi-complètement la perte neuronale et l'inflammation tissulaire chez ces animaux. « Ces travaux menés chez l'animal montrent que ce geste très simple prévient quasi-complètement la perte neuronale et de façon complète les déficits sensori-moteurs, suite à l'accident vasculaire cérébral », commente ainsi le communiqué de l'Inserm.
Sous réserve de validation clinique chez l'Homme, ce traitement extrêmement prometteur serait donc très facile à mettre en œuvre chez des patients subissant un AVC, dès le transport en ambulance, ou même à domicile, chez les patients à risque élevé.
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