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BENZODIAZÉPINES et GABAPENTINOÎDES : Pourquoi il ne faut pas les prendre à la légère

Actualité publiée il y a 3 heures 33 min 33 sec
PLoS ONE
Les études sont nombreuses sur les effets dramatiques de la crise des opioïdes, de l’abus d’alcool, voire de cocaïne, cependant il existe moins d’alerte, dans la littérature, concernant les benzodiazépines et les gabapentinoïdes (Visuel Adobe Stock 306823354)

Les études sont nombreuses sur les effets dramatiques de la crise des opioïdes, de l’abus d’alcool, voire de cocaïne, cependant il existe moins d’alerte, dans la littérature, concernant les benzodiazépines et les gabapentinoïdes qui pourtant contribuent de manière non négligeable aux décès liés à l’abus de substances (ici en Écosse). Cette récente revue de la littérature sur la mortalité liée à ces substances de plus en plus détectées dans les rapports de cas, révèle notamment que le nombre de décès liés aux gabapentinoïdes représente aujourd’hui -toujours en Écosse- plus de 30 % des décès liés aux abus de substance.

 

Cette revue de la littérature est menée pour l’Écosse, car au cours de la dernière décennie, l'utilisation de drogues « de synthèse » dans ce pays a pu favoriser une polyconsommation et une augmentation des décès liés à l’abus de substance. Ainsi, si l’Ecosse constitue un bon terrain d’étude de la mortalité liée aux substances, y compris médicamenteuses, les résultats peuvent valoir pour d’autres pays riches. D’ailleurs, ces dernières années, l'Écosse a connu un nombre disproportionnellement élevé de décès liés aux substances par rapport aux autres pays européens. Sont ici en cause, les opioïdes, la cocaïne et l'alcool et, plus récemment, les benzodiazépines de synthèse telles que l'étizolam et les médicaments sur ordonnance tels que les gabapentinoïdes, des substances de plus en plus détectées dans les rapports de toxicologie.

 

L'étizolam et les gabapentinoïdes, des médicaments du système nerveux central aux effets sédatifs et au risque de dépendance élevé, pourraient à la fois favoriser une culture de polyconsommation de substances et contribuer à une augmentation du nombre de décès liés à leur abus.

L’étude est une revue systématique de la littérature portant sur les données publiées sur les gabapentinoïdes et l'étizolam en population écossaise, afin d'établir leur contribution à l'augmentation des décès liés à l’abus de substance en général. 18 études ont été sélectionnées pour cet examen. L’analyse révèle que :

 

  • ces 2 médicaments sont de plus en plus cités comme facteurs contribuant aux décès liés à l’abus de substance ;
  • (en Écosse) le nombre de décès liés aux gabapentinoïdes représente aujourd’hui près d’1 décès sur 3 liés à l’abus de substances ;
  • l’utilisation concomitante d’opioïdes et d’autres substances reste le facteur le plus courant de ces effets indésirables dont ces  décès liés à l’étizolam et aux gabapentinoïdes ;
  • les prescriptions de gapapentinoïdes sont simultanément en augmentation, en particulier hors indication… ; une tendance en matière de prescription qui pourrait s’expliquer par les efforts visant à limiter la prescription d’opioïdes et de benzodiazépines ?
  • Enfin, un taux plus élevé de prescriptions de gabapentinoïdes est relevé chez les femmes âgées et les décès liés à l’étizolam sont

plus accidentels chez les hommes et plus intentionnels chez les femmes.

Les auteurs tirent donc la sonnette d’alarme, et pas seulement pour l’Écosse, l’analyse suggérant que les deux substances peuvent favoriser la polyconsommation et contribuer ainsi plus fortement à la mortalité.


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