BISPHÉNOL A : La résistance à l’insuline n’est pas loin
On ne compte plus les études dénonçant les effets néfastes du bisphénol A (BPA) un perturbateur endocrinien interdit en France depuis 2013 dans les biberons, et depuis le 1er janvier 2015 dans les contenants alimentaires et les tickets de caisse. Cette étude de l’Université du Missouri-Columbia rappelle, dans le Journal of the Endocrine Society, que l'exposition au BPA, ici à des niveaux approuvés aux États-Unis peut modifier la réponse à l'insuline chez des adultes au départ non diabétiques.
L’équipe démontre en effet que l'exposition quotidienne de BPA approuvée par la Food and Drug Administration suffit à entraîner le développement du diabète de type 2 : le BPA peut altérer la libération d'insuline. « Le bisphénol A est un produit chimique perturbateur du système endocrinien utilisé dans la fabrication de papier thermique, de plastiques et d'une large gamme de produits de consommation », rappelle l’auteur principal le Dr Frederick vom Saal, endocrinologue et professeur de sciences biologiques : « Des expériences avec des cellules pancréatiques humaines et murines révèlent qu'une faible dose de BPA, en présence de glucose, déclenche une réponse à l'insuline. Nous avons donc regardé les effets du BPA chez l'Homme ».
Une petite dose peut altérer la réponse à l’insuline : au cours de 2 études, les participants ont reçu par voie orale une dose « sans danger » de BPA, ce qui a conduit à une concentration sanguine de BPA similaire à celle que des clients de supermarché pourraient présenter en manipulant un reçu de caisse. Les chercheurs ont ensuite évalué la tolérance au glucose. Les 2 études montrent que le BPA altère la libération d'insuline vs placebo chez les participants. Ces données chez l’Homme confirment les résultats d’études menées chez l’animal.
Cette étude préliminaire suggère que l'exposition au BPA à une dose considérée comme sûre par les autorités américaines pourrait modifier la réponse de l'insuline stimulée par le glucose chez l'Homme.
La première d'une série d'études qui vont regarder si l'exposition à d’autres substances chimiques perturbant le système endocrinien contribue à la résistance à l'insuline et au développement du diabète de type 2.
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