CACHEXIE : L’enzyme qui pourrait prévenir la perte musculaire
Cibler cette enzyme pourrait atténuer la fonte musculaire chez les patients atteints de cancer, concluent ces travaux de l'Université du Texas à Houston (UTHealth Houston). La découverte du rôle clé de cette enzyme, documentée dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS), apporte une toute nouvelle compréhension de la maladie ainsi qu’un espoir aux patients cancéreux atteints, qui faute de traitement adapté, peuvent connaître un déclin irréversible de leur santé globale.
La cachexie affecte environ 60 % des patients atteints de cancer et est un facteur de décès chez environ un tiers d’entre eux. Caractérisée principalement par une perte musculaire mais aussi par des changements métaboliques, puis une insuffisance respiratoire et cardiaque, la condition n’est pas gérable par augmentation de l'apport alimentaire ou supplémentation nutritionnelle. Cependant, le syndrome va bien au-delà de la perte de poids, représentant toujours un défi biologique et thérapeutique pour les cliniciens. Enfin, bien qu’associée à une mauvaise réponse aux traitements oncologiques, à une augmentation des hospitalisations et à un fardeau important pour les aidants familiaux, la cachexie reste encore insuffisamment prise en charge dans de nombreux centres et services d'oncologie.
Comment le cancer provoque la perte de masse et de fonction musculaires ?
Il n’existe pas de traitement curatif de la cachexie cancéreuse en raison d'une mauvaise compréhension de son étiologie. L’équipe du Dr Yi-Ping Li, professeur de biologie et de pharmacologie à l'UTHealth travaille depuis 20 ans à déchiffrer les mécanismes moléculaires par lesquels le cancer provoque la cachexie. Elle décrypte ici le rôle essentiel de l’enzyme UBR2 dans la fonte musculaire induite par le cancer.
L’étude :
- une série d’expériences menées chez la souris permet de décrypter le rôle de l'enzyme UBR2, une enzyme clé du muscle qui régule les niveaux de la protéine myosine, un composant essentiel au maintien de la contraction musculaire. Le cancer provoque une augmentation de l'UBR2 dans le muscle, et le blocage de l'augmentation ou la suppression de l'UBR2 permet de limiter considérablement la perte de masse et de fonction musculaires causées par la tumeur.
- l’analyse de biopsies de muscle de patients cancéreux, confirme une augmentation des niveaux d'UBR2 et une perte de chaînes lourdes de myosine, caractéristique de la cachexie.
En résumé, l'atrophie musculaire associée au cancer peut être diminuée en bloquant l'augmentation de l'UBR2. Et cet effet pourrait déjà être obtenu en repositionnant certains médicaments existants.
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