CALCULS RÉNAUX : Une autre raison de limiter sa consommation de sucres ajoutés ?
Limiter sa consommation de sucres ajoutés peut également prévenir le risque de calculs rénaux, conclut cette équipe du North Sichuan Medical College (Nanchong, Chine) qui révèle, pour la première fois cette association dans la revue Frontiers and Nutrition.
Entre 5 % et 10 % des personnes vivant en Europe souffrent de calculs rénaux. Avec des symptômes handicapants dont une douleur intense, des nausées, des vomissements, de la fièvre, des frissons et la présence de sang dans les urines. Mais les calculs rénaux ne réduisent pas seulement la qualité de vie : à long terme, ils peuvent entraîner des infections, un gonflement des reins (hydronéphrose), une insuffisance rénale et une insuffisance rénale terminale. On connaissait les principaux facteurs de risque de calculs rénaux dont l'obésité, la diarrhée chronique, la déshydratation et la maladie inflammatoire chronique de l'intestin (MICI), le diabète ou la goutte, cette étude ajoute un facteur de mode de vie : une consommation excessive de sucres ajoutés.
Une association entre le sucre ajouté et les calculs rénaux
L’auteur principal, le Dr Shan Yin, chercheur à l'hôpital affilié du North Sichuan Medical College rappelle que si le sucre n’est pas à bannir de notre alimentation, limiter sa consommation permet aussi de prévenir de nombreux troubles métaboliques. Dans nos régimes occidentaux, les sucres ajoutés sont présents dans de nombreux aliments transformés comme les sodas sucrés, les boissons aux fruits, les bonbons, les glaces, les gâteaux et les biscuits.
L’étude analyse les données épidémiologiques de 28.303 participants, suivis entre 2007 et 2018 par la National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES). Les participants ont déclaré leurs éventuels antécédents de calculs rénaux. L'apport quotidien en sucres ajoutés de chaque participant a été estimé à partir de données autodéclarées, à 2 reprises. Chaque participant a reçu un score d'alimentation saine en fonction de ses apports en aliments et nutriments bénéfiques, tels que les fruits, les légumes et les céréales complètes, et la modération des apports d’aliments nocifs, dont les céréales raffinées, le sel ou les graisses saturées. Les chercheurs ont également pris en compte des facteurs de confusion possibles, dont le sexe, l'âge, l'origine ethnique, le niveau de revenu, l'IMC, ce score d’alimentation, le tabagisme et les antécédents de diabète. L’analyse révèle que :
- à l’inclusion, chez les participants ayant une consommation plus élevée de sucre ajouté, la prévalence de calculs rénaux est plus élevée ;
- cette prévalence plus élevée est également associée à une alimentation moins saine ;
- chez ces participants, l'apport moyen global en sucres ajoutés s’élève à 272 calories par jour, soit 13 % de l'apport énergétique quotidien total ;
- après ajustement avec les facteurs de confusion possibles, l'apport énergétique en sucres ajoutés est positivement et systématiquement corrélé au risque ou à l’incidence des calculs rénaux ;
- ainsi, les participants dont la consommation de sucres ajoutés figure parmi les 25 % apports les plus élevés encourent un risque accru de 39 % de calculs rénaux au cours du suivi ;
- les participants qui reçoivent plus de 25 % de leur apport énergétique total, par la consommation de sucres ajoutés ont un risque de calculs rénaux accru de 88 % par rapport aux participants recevant moins de 5 % de leur apport énergétique en sucres ajoutés ;
- enfin, les participants aux revenus les plus faibles sont plus susceptibles de développer des calculs rénaux. Ce résultat s’explique à nouveau par une consommation plus élevée d’aliments transformés, plus riches en sucres ajoutés.
Un mécanisme qui reste à élucider : cette étude d'observation démontre une association et non une relation de cause à effet. « D'autres études sont nécessaires pour expliquer cette association entre le sucre ajouté et les calculs rénaux et préciser de combien nous devrions réduire notre consommation de sucres ajoutés pour réduire au maximum le risque de formation de calculs rénaux ».
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