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CANCER : Adapter le traitement pour un moindre impact climatique

Actualité publiée il y a 4 heures 54 min 12 sec
Sustainable treatments
Les traitements du cancer ont aussi leurs effets sur les émissions de gaz à effet de serre (Visuel Adobe Stock 312513219)

Les traitements du cancer ont aussi leurs effets sur les émissions de gaz à effet de serre et il semble possible, selon les dernières recherches, de les adapter, afin de réduire leur impact, sans pour autant réduire leur efficacité thérapeutique. Tout au contraire, modifier le dosage des traitements contre le cancer pourrait réduire l’impact sur le climat, tout en améliorant la qualité de vie des patients, révèle en particulier cette équipe de pharmacologues et de cancérologues de l’Université du Michigan. Les scientifiques préconisent ici dans le Lancet Oncology, une réduction des émissions de gaz à effet de serre en fournissant un traitement toutes les 6 semaines. Tout aussi efficace pour le patient.

 

Il s’agit, en clair, de modifier la fréquence d'administration d'un traitement anticancéreux courant, donc de réduire les visites et les déplacements des patients, les soins, la préparation et la délivrance des traitements.

 

L’étude suit 7.813 participants recevant un médicament d'immunothérapie (pembrolizumab), un traitement intraveineux administré généralement toutes les 3 semaines à une dose standard unique de 200 milligrammes. Les chercheurs ont estimé l'impact environnemental de ce traitement chez ces patients venant recevoir ces soins toutes les 3 semaines : soit :

 

  • les émissions de dioxyde de carbone liées au transport des patients vers et depuis la clinique,
  • la fabrication du médicament,
  • les déchets médicaux dont les aiguilles, les tubes et les sacs utilisés pendant le processus de préparation et de perfusion.

Des scénarii alternatifs ont ensuite été évalués.

Et si les patients recevaient 400 milligrammes du médicament toutes les 6 semaines plutôt que 3 ?

En effet, cette dose plus élevée reste autorisée par les Agences sanitaires.

Et s’ils recevaient une dose proportionnelle à leur poids au lieu de la dose standard ?

ce qui est également préconisé.

 

Les dernières évaluations suggèrent que ces approches permettent d’obtenir des résultats thérapeutiques équivalents mais de réduire considérablement le fardeau environnemental du traitement du cancer, mais aussi le « fardeau thérapeutique » pour le patient.

L’analyse révèle en effet que passer à un traitement adapté et délivré toutes les 6 semaines au lieu de 3, implique sur ce groupe de patients 15.000 perfusions de moins. Cela signifie aussi 15.000 consultations en moins et 15.000 préparations et administrations en moins.

 

Au total, ce scénario permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 200 tonnes par an, pour tous les anciens combattants de États-Unis concernés.

 

« En tant que professionnels, chaque fois que nous sommes avec un patient, nous sommes confrontés à une série de décisions. Ces décisions – toutes les 3 semaines ou toutes les 6 semaines – semblent minimes, mais elles finissent par s'additionner », ajoute l'auteur principal, le Dr Garth W. Strohbehn, professeur de médecine interne à la Michigan Medicine.

 

Quel impact de cette réduction des émissions de carbone sur le changement climatique et la santé humaine ? Les scientifiques ont cherché à évaluer l’impact d’un tel scenario, pas seulement pour les patients atteints de cancer, mais pour toute la population. Le modèle indique qu'en poursuivant les tendances actuelles en matière de dosage des anticancéreux, 3 décès supplémentaires/1.000 et par an d'ici 2100 pourraient être causés par ces émissions supplémentaires de gaz à effet de serre.

 

Le transport des patients vers et depuis les rendez-vous constitue l’enjeu le plus important : c’est le principal facteur d'émissions de carbone, ce qui suggère que des traitements par perfusion moins fréquents seraient non seulement bénéfiques pour l'environnement, mais amélioreraient également potentiellement la qualité de vie des patients en raison d’une diminution des visites à l'hôpital. Des significatives pourraient également être réalisées avec ces schémas posologiques alternatifs, puisque la quantité totale de médicament utilisée avec les doses basées sur le poids serait elle-aussi inférieure à l’approche standard.

 

Cette recherche apporte donc un exemple très représentatif des efforts possibles en clinique favorables à la fois à la durabilité environnementale-et à la qualité des soins et à la qualité de vie  pour les patients.