CANCER COLORECTAL : Chez les jeunes, 1 sur 5 est à risque génétique
Chez les jeunes adultes, 1 cancer colorectal sur 5 est associé à des facteurs génétiques, révèle cette étude de l’Université du Michigan. Un appel à tous les jeunes patients atteints de cancer du côlon à passer un test génétique. Une question : les assureurs couvriront-ils le coût de ces tests ?
Alors que les médecins et le système de santé font face à des taux croissants de cancers colorectaux chez les jeunes, cette recherche apporte une explication sur la façon dont la prévalence s'est développée et comment il peut être possible d’en réduire désormais l’incidence. L’étude révèle en effet que 20% des jeunes diagnostiqués avec un cancer colorectal sont porteurs d’une anomalie génétique héréditaire qui prédispose au développement de ce cancer. Et ce taux de jeunes patients génétiquement prédisposés est très supérieur à celui retrouvé chez les plus de 50 ans dont plus de la moitié n'ont pas d'antécédents cliniques ou familiaux.
Les chercheurs analysent ici les résultats des tests multigènes de 430 participants âgés de moins de 50 ans, traités pour un cancer colorectal au Comprehensive Cancer Center de l’université du Michigan, entre 1998 et 2015. Cette analyse suggère que même en l'absence d'antécédents familiaux de cancer, la prévalence des facteurs héréditaires est si élevée chez les jeunes patients atteints de cancer colorectal qu'il serait logique de tester tout le monde, car ces mutations héréditaires ont non seulement une incidence à court terme sur leur surveillance ou leur prise en charge, mais également pour les membres de leur famille. Les auteurs dénoncent ce faisant « les lacunes des algorithmes actuellement utilisés pour identifier les patients susceptibles de bénéficier de ces tests génétiques ».
Des lacunes dans le « dépistage » de ce cancer chez les jeunes : l’étude met en effet en évidence que les patients ayant accès aux tests sont probablement « la pointe de l'iceberg » et que de nombreux autres patients ne répondant actuellement pas aux critères des tests de détection sont en réalité à risque élevé et gagneraient à se faire tester. En effet, les tests génétiques ne sont généralement recommandés qu’aux patients atteints d'un cancer du côlon ayant de solides antécédents familiaux ou porteurs de tumeurs ayant certaines caractéristiques.
Resterait à résoudre la question de la couverture de ces tests par les assurances santé. Mais, selon les auteurs, pouvoir caractériser la contribution génétique à ces cancers souvent mortels est une première étape essentielle dans la conception de stratégies de prévention et de dépistage et constitue donc une information précieuse pour les politiques de Santé publique. « Nous sommes coincés dans une période charnière caractérisée par des progrès des techniques d’analyses génomiques que les assureurs considèrent encore comme trop expérimentales. Les dernières études suggèrent que tester pour plus de gènes, permet de détecter plus de mutations. L'étape suivante doit donc consister à faire la preuve de l’efficience de tests élargis en Santé publique en démontrant comment ces résultats ont un impact réel sur la morbidité et la mortalité ».
Des implications immédiates pour les jeunes patients : au-delà de la question de santé publique, l’étude a des implications immédiates pour les jeunes patients. « Je pense que chaque fois que nous voyons un patient atteint d'un cancer colorectal, nous devrions nous demander pourquoi il a développé un cancer et examiner ses antécédents familiaux. Chez les jeunes, l’hypothèse d'une maladie héréditaire doit toujours être envisagée, même s'il n'y a pas d'antécédents familiaux.
Mais là, se pose le problème des tests, alors qu’avec une intervention précoce possible, de nombreux cas de cancers pourraient ête évités chez ce groupe de patients et chez leurs proches.
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