CANCER de la PROSTATE : Découverte d’un nouveau type de tumeur
La découverte de ce nouveau sous-type de cancer pourrait éclairer la stratégie de traitement du cancer de la prostate : l’équipe de cancérologues de la Weill Cornell Medicine et du Memorial Sloan Kettering Cancer Center (New York) vient en effet d’identifier une forme jusque-là non connue de tumeur de la prostate, résistante à l'hormonothérapie, ainsi qu'un ensemble de molécules qui stimulent sa croissance. Cette découverte, documentée dans la revue Science, ouvre la porte au développement de nouvelles thérapies permettant de traiter cette forme spécifique de cancer de la prostate, mais d'autres types de cancers aussi.
L’équipe se concentre ici sur les changements moléculaires qui se produisent dans une tumeur maligne avancée ou cancer de la prostate résistant à la castration, qui survient lorsque les tumeurs échappent au traitement qui les prive des hormones qui stimulent leur croissance. À l'aide d'échantillons provenant de patients, les cancérologues décryptent ce cancer au niveau moléculaire. Cette recherche révèle
« 4 groupes de cancers résistants à la castration, dont 2 n’avaient encore jamais été documentés »,
souligne l’auteur principal, le Dr Ekta Khurana, chercheur de la Fondation WorldQuant et professeur agrégé de physiologie et biophysique à la Weill Cornell Médecine.
La nouvelle forme "SCL" représente un quart des cancers de la prostate résistants à la castration
Certaines formes de cancer de la prostate résistent au traitement, mais ont encore besoin de testostérone et d'autres hormones, appelées collectivement androgènes, pour se développer. D'autres, pendant ce temps, perdent toute dépendance aux androgènes et prennent une forme agressive appelée neuroendocrine. La nouvelle étude a identifié 2 types supplémentaires de cette maladie : « SCL » et « WNT », du nom des voies de signalisation qui sont hyperactives dans les tumeurs de ces types.
L’étude : pour étudier ces cancers résistants à la castration, l'équipe a eu accès à 40 échantillons de tumeurs et d'organoïdes, qui sont de minuscules structures semblables à des organes développées à partir de cellules tumorales collectées auprès de patients. Les chercheurs ont pu ainsi analyser l'ADN, l'ARN et la compacité de leur ADN, une caractéristique connue sous le nom d'accessibilité à la chromatine. Les données identifiées sur la chromatine ont permis aux scientifiques d’identifier les 4 types de cancers résistants, dont SCL et WNT. L’analyse de données de séquençage de l'ARN de 366 patients montre que :
- 22 à 30 % des tumeurs appartenaient à la catégorie SCL,
- 5 à 7 % à la catégorie WNT.
De nouveaux traitements en perspective : concernant le premier type de cancer notamment, « SCL », il apparaît défini par un ensemble de protéines, présent dans les cellules tumorales SCL, qui travaillent ensemble pour alimenter la croissance de la maladie. Ces protéines, FOSL1, TEAD, YAP et TAZ, deviennent trop actives et modifient l'accessibilité de la chromatine et favorisent la croissance tumorale. Ici, les chercheurs identifient 2 molécules connues pour interférer avec ces protéines, et qui vont permettre de ralentir la croissance des cellules SCL, mais pas celle des cellules dépendantes des androgènes : c’est déjà lz perspective d’un nouveau traitement ciblé.
Enfin, cette même voie moléculaire de croissance entraîne d'autres tumeurs solides, y compris le cancer colorectal et les tumeurs malignes du sein et du poumon, de sorte que les scientifiques travaillent déjà à développer des moyens de bloquer son activité.
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