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CANCER de la PROSTATE : Les statines ont-elles bien un effet préventif ?

Actualité publiée il y a 5 années 1 mois 3 semaines
Cancer Research
L’utilisation de statines à long terme s’avère bien associée à une réduction significative du risque de cancer de la prostate

Plusieurs études ont déjà décrit le lien entre une prise quotidienne de statines, ces hypocholestérolémiants courants, et le développement et la propagation de tumeurs. De plus, nous savons que taux de cholestérol élevé et obésité sont deux facteurs aujourd’hui bien documentés de risque augmenté de certains cancers. Ainsi, le traitement d’un cholestérol élevé a déjà été associé à un risque réduit de décès pour 4 cancers parmi les plus courants, le cancer du sein, du poumon, de l'intestin et de la prostate. Cette étude, présentée dans la revue Cancer Research nous apporte un nouvel aperçu du lien entre les statines et le risque de cancer de la prostate : ici, chez des hommes exempts de cancer, l’utilisation à long terme de statines s’avère associée à une réduction significative du risque de ce cancer.

 

L’étude met, en quelque sorte les choses au point, alors que les preuves concernant l’effet chimio-préventif des statines contre le cancer de la prostate restent mitigées. Ensuite, on connait mal l’influence de différents facteurs, dont le score de Gleason, la durée du traitement et la dose de statines sur cette éventuelle association entre l'utilisation du médicament et le risque de cancer de la prostate. Ces résultats sont précieux alors que jusqu'à 40% des hommes âgés de 80 ans et plus sont porteurs de lésions malignes locales indolentes de la prostate et que l’'incidence élevée au cours de la vie et la lenteur du développement de ce cancer, en font une cible attrayante pour la chimio-prévention. D’autant que dans la plupart des cas, le cancer se développe sur une longue période de latence, pouvant aller de 15 à 20 ans.

Un effet de réduction du risque de cancer de la prostate dose-dépendant avec la quantité cumulée de statines

 

Les statines constituent une famille de médicaments hypocholestérolémiants ayant une efficacité documentée dans la prévention des maladies cardiovasculaires. Ces 15 dernières années, la prévalence de l'utilisation de statines a considérablement augmenté, et les statines comptent parmi les médicaments les plus prescrits dans le monde. On pense que la réduction du cholestérol sérique et tissulaire perturbe les radeaux lipidiques cellulaires, ce qui entraîne une réduction de la signalisation et de la prolifération cellulaire. Les statines pourraient donc bien jouer un rôle chimio-préventif dans la réduction du risque de carcinogenèse.

 

 

L’utilisation de statines apparaît bien associée à une réduction dose-dépendante de l’incidence du cancer de la prostate : ici, les chercheurs de l’Université de Floride analysent les données longitudinales de 13.065 dossiers médicaux électroniques de patients hommes, exempts de cancer et âgés de plus de 18 ans et rapprochent les taux d’incidence du cancer de la prostate de la prise de statines. Cette analyse apporte les conclusions suivantes :

  • sur 13.065 participants donc, 2.976 ont reçu un diagnostic de cancer de la prostate sur un suivi d’environ 7 ans ;
  • l'utilisation de statines est associée à un risque plus faible de cancer : cette réduction du risque est de 15% pour les cancers de faible score de Gleason et de 46% pour les cancers de haut grade ;
  • cette association protectrice n’est observée qu’en cas de traitement par statines de longue durée, soit >11 mois ou à dose élevée ;
  • les statines lipophiles (simvastatine, atorvastatine, lovastatine) pourraient être plus protectrices que les statines hydrophiles ((pravastatine, rosuvastatine, fluvastatine).

 

 

Ainsi, soulignent les chercheurs, l’utilisation de statines pourrait être associée à un risque réduit de cancer de la prostate, mais uniquement sur une durée relativement longue de traitement, et la réduction du risque s’avèrerait plus élevée en ce qui concerne le risque de cancer de la prostate de haut grade. Cependant « des études cliniques plus rigoureuses sont nécessaires pour reproduire ce résultat », conclut l’auteur principal, le Dr Kai Wang, de l'Université Harvard.


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