CANCER de la PROSTATE : L’exercice, le meilleur remède contre la dysfonction sexuelle

L'exercice physique est confirmé comme l’une des clés permettant de restaurer la fonction sexuelle chez les patients atteints d'un cancer de la prostate, conclut, dans le JAMA, cette équipe d’urologues de la Edith Cowan University (ECU).
La dysfonction sexuelle ou dysfonction érectile est, avec l’incontinence, un effet indésirable majeur du traitement du cancer de la prostate et un problème majeur de qualité de vie, pour les patients survivants, et leurs partenaires.
L’auteur principal, le professeur Daniel Galvão, expert en médecine de l'exercice à l'ECU, souligne l’importance critique d'une période de réadaptation après les traitements contre le cancer, durant laquelle les patients : « la dysfonction érectile est un problème majeur qui touche les patients en entraînant notamment des difficultés relationnelles. La plupart de ces patients ne bénéficient pas d'interventions médicales pour restaurer leur fonction sexuelle. Pourtant, il existe des moyens de traiter ce problème sans intervention médicale ou chirurgicale »
L’exercice physique doit faire partie du programme de réadaptation
L’étude, un essai clinique randomisé de 6 mois, évalue l'impact de l'exercice régulier, de l'introduction d'une éducation thérapeutique psychosexuelle (ETP) et d'une intervention autogérée sur la fonction et la satisfaction sexuelles de 112 patients diagnostiqués avec un cancer de la prostate. Les participants ont été invités à suivre un programme combiné d’exercices aérobiques et de musculation sur 3 jours par semaine, sous supervision d’un professionnel, comprenant entre 20 et 30 minutes d'exercice cardiovasculaire d'intensité modérée à élevée, de 6 à 8 exercices de musculation avec 6 à 12 répétitions par séance. Ils devaient également si possible continuer à s'entraîner à domicile afin d'accumuler au moins 150 minutes d'exercice aérobique d'intensité modérée à élevée par semaine – ce qui correspond aux directives de pratique habituelles. Enfin, les participants ont reçu une éducation psychosexuelle et d'autogestion avec des informations sur le traitement de la dysfonction érectile mais aussi des conseils pour la gestion du stress. L’analyse révèle :
- une bonne efficacité de l’exercice sur la fonction et la satisfaction sexuelles, en particulier chez les participants ayant subi une radiothérapie et/ou un traitement anti-androgénique vs ceux ayant subi une prostatectomie ;
- chez les participants les plus « touchés » soit ayant signalé une baisse du désir sexuel, de la satisfaction sexuelle et de la satisfaction globale à l’inclusion, la pratique du programme d’exercice physique apporte des bénéfices plus importants ;
- chez les participants ayant poursuivi la pratique d’une activité physique, une amélioration significative de la fonction érectile par rapport aux soins habituels ;
- l’intervention d’éducation et de conseil n'apporte aucune amélioration supplémentaire.
Ainsi, sans vraiment de surprise, l'étude suggère qu’une intervention supervisée à base d’exercice peut être efficace pour les hommes atteints d'un cancer de la prostate qui développent une dysfonction sexuelle.
« La médecine par l'exercice devrait être considérée comme un élément clé du traitement du cancer de la prostate », écrivent les chercheurs, d’autant qu’en plus de la fonction sexuelle, l'exercice régulier a également confirmé ici un effet significatif de maintien du poids et de la force musculaire chez ces patients.
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