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CANCER de la PROSTATE : Un simple test de spermine urinaire pour le détecter

Actualité publiée il y a 3 années 10 mois 4 jours
Prostate Cancer and Prostatic Diseases
C'est une option moins invasive et plus fiable, basée sur le score de risque de spermine mesuré par un simple test d’urine (Visuel Adobe Stock 334065984)

Cette équipe de la Hong Kong Baptist University propose une nouvelle alternative au test PSA pour le diagnostic du cancer de la prostate : une option moins invasive et plus fiable, basée sur le score de risque de spermine mesuré par un simple test d’urine. Dans cette étude, publiée dans la revue Prostate Cancer and Prostatic Diseases, le test a permis d’éviter à environ 37% des patients de subir une biopsie inutile de la prostate.

 

Le cancer de la prostate est le 3è cancer le plus courant et le 4è cancer le plus mortel chez les hommes. Son diagnostic, par examen rectal digital (DRE) et test de l'antigène prostatique spécifique (PSA) mérite d’être amélioré : alors qu’un taux de PSA >4 ng / mL est généralement interprété comme le signe d’un risque élevé de cancer de la prostate, et donc nécessitant une biopsie de la prostate, 3 patients sur 4 dans cette situation n'ont pas de cancer de la prostate : cette proportion élevée de faux positifs est évidemment associée à un risque inutile de complications liées à la nature invasive de la procédure de biopsie.

Des taux de spermine inférieurs signalent plus précisément le risque

De nombreuses équipes travaillent donc actuellement à améliorer le diagnostic de ce cancer fréquent chez les hommes, que ce soit en termes de précision mais aussi d’innocuité, via des protocoles moins invasifs. C’est le cas du Dr Gary Wong Ka-leung, professeur et chef du département de chimie et de ses collègues du Service d'urologie, à la recherche, précisément, de nouveaux biomarqueurs pouvant compléter le test PSA.

 

Des niveaux inférieurs de spermine : l’équipe constate pour la première fois, que les patients atteints d'un cancer de la prostate ont des niveaux inférieurs de spermine, une molécule biogène dans leur urine. Afin de valider les performances diagnostiques de la spermine, l'équipe de recherche a recruté 905 patients entre 2015 et 2019, tous à taux élevés de PSA ou avec un examen rectal digital anormal, et devant subir une biopsie de la prostate (déjà programmée). Parmi les 905 participants, 600 avaient des taux de PSA allant de 4 à 20 ng / mL. Des échantillons d'urine ont été prélevés avant les biopsies.

  • Les biopsies ont permis de diagnostiquer 185 (30,8%) cancers de la prostate ;
  • les analyses d’urine révèlent qu'environ 49% des patients dont les taux de spermine sont situés dans le quartile le plus bas ont un cancer de la prostate- soit près du triple du nombre de patients situés dans le quartile le plus élevé (17%) ;
  • la prise en compte du taux de spermine urinaire et de 3 autres paramètres cliniques, dont le DRE, le taux de PSA et le volume de la prostate, pour définir un score de risque de spermine s’avère une méthode diagnostique efficace :
  • plus le score de risque de spermine est élevé, plus le risque de cancer de la prostate est élevé ;
  • seuls les patients avec des scores de risque de spermine > 6,2 seraient, en cas d’adoption de la procédure, éligibles à une biopsie ;
  • sur la base des scores de risque de spermine calculés à partir des données collectées dans l'étude, environ 37% des patients non cancéreux auraient pu éviter la procédure de biopsie ;
  • enfin, la probabilité d'absence de cancer significatif atteint 95% si la valeur du score est négative (spécificité).

 

L’approche semble donc très prometteuse pour le diagnostic du cancer de la prostate :  « Ce score de risque de spermine est efficace pour identifier les patients à risque plus élevé de cancer de la prostate et permettrait de réduire considérablement le nombre de biopsies inutiles ».

 

C’est la première étude prospective à baser le diagnostic du cancer de la prostate sur les niveaux de spermine urinaire. Alors que la méthode peut être affinée par une analyse sanguine et un DRE, elle promet le développement d’un test non invasif, pratique et sans risque de complications.


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