CANCER de l'Enfant : Une vidéo pour remplacer l'anesthésie pendant la radiothérapie
Les enfants atteints de cancer, traités par radiothérapie, pourraient être épargnés de douzaines de doses d'anesthésie générale, suggère cette étude d’une équipe belge, par la simple projection d’une vidéo directement sur le « plafond » du dispositif de radiothérapie. C’est le principe du projet VLADI des Cliniques Universitaires Saint Luc (Bruxelles), documenté lors de la Réunion de la Société européenne pour la radiothérapie et l'oncologie (ESTRO). Une alternative qui apporte plus de confort et moins de traumatisme aux enfants et à leurs familles et permet aussi un traitement plus rapide et moins coûteux.
Chaque année dans le monde, 215.000 enfants de moins de 15 ans sont diagnostiqués avec un cancer. Un enfant sur 6 sera traité par radiothérapie, en particulier en cas de tumeur cérébrale, de sarcome des os et des tissus mous (sarcome d'Ewing et rhabdomyosarcome).
L'auteur principal, la radiothérapeute Catia Aguas, qui exerce aux Cliniques Universitaires Saint Luc rappelle que la radiothérapie implique en général une séance tous les jours de semaine pendant 4 à 6 semaines. Les enfants doivent rester immobiles pendant le traitement et pour cette raison ont besoin d'une anesthésie générale. Cela implique aussi qu'ils gardent l'estomac vide durant les 6 heures qui précèdent le traitement. Son équipe a regardé si l'installation d'un projecteur permettant aux petits patients de regarder une vidéo de leur choix leur permettrait de rester suffisamment calmes pour éviter l'anesthésie. L'étude menée avec 12 enfants âgés de 1 an et demi à 6 ans, traités par radiothérapie à l'aide d'une unité de traitement Tomotherapy® à l'hôpital universitaire de Bruxelles montre que :
-6 de ces enfants ayant bénéficié de la vidéo et ayant donc évité les anesthésies à répétition, présentent des niveaux d'anxiété considérablement réduits ;
-avant la mise en œuvre de la vidéo, l'anesthésie générale était nécessaire dans 83% des traitements pour enfants ;
-après la mise en œuvre de la vidéo, l'anesthésie ne reste nécessaire que dans 33% des traitements.
Témoignage des auteurs : « La radiothérapie peut être très effrayante pour les enfants. C'est une grande salle pleine de machines et de bruits étranges et l'enfant est seul pendant le traitement. Avant la radiothérapie, les patients ont déjà dû subir toute une série de tests et de traitements, dont certains sont douloureux, alors lorsqu'ils arrivent pour la radiothérapie, ils ne se sentent pas en sécurité. Avec l'utilisation de la vidéo, les enfants sont beaucoup moins anxieux. Ils savent qu'ils vont regarder un film de leur choix, ils sont plus détendus et une fois que le film commence, c'est comme s'ils voyagent dans un autre monde ».
Un protocole de traitement plus rapide aussi : les traitements qui prenaient une heure ou plus ne prennent plus que de 15 à 20 minutes avec la vidéo, car il n'est plus nécessaire de préparer et administrer l'anesthésie, mais aussi parce que les enfants qui savent qu'ils vont regarder une vidéo de leur choix sont plus coopératifs. Aujourd'hui, dans ce Centre de Bruxelles, la vidéo a presque complètement remplacé l'anesthésie, ce qui permis une réduction des temps de traitement et une réduction du stress pour les jeunes patients et leurs familles.
Une initiative facile à mettre en œuvre : le projecteur était peu coûteux et simple à installer, son utilisation permet en fin de compte de réduire les coûts de traitement et de ressources en personnels aussi. Les médecins envisagent aujourd'hui d'élargir l'initiative aux patients adultes claustrophobes ou anxieux.
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