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CANCER de l’OVAIRE : Un nouveau gène de risque transmis via l'X par le père

Actualité publiée il y a 6 années 10 mois 1 semaine
PLOS Genetics
Les chercheurs découvrent un nouveau gène de risque distinct de BRCA, sur le chromosome X, transmis par le père

Les gènes paternels peuvent influencer, chez les filles, le risque de cancer de l'ovaire, confirme cette étude du Roswell Park Cancer Institute (New York) qui identifie un nouveau gène de susceptibilité sur le chromosome X. Ces travaux, présentés dans la revue PLoS Genetics soutiennent la présence d’un nouveau gène de risque, distinct de BRCA, sur le chromosome X, et identifient un candidat possible, une mutation sur un gène appelé MAGEC3.

 

Les gènes BRCA, que nous portons tous, sont des gènes suppresseurs de tumeurs, et leurs mutations héréditaires sont connues pour augmenter le risque de cancer du sein et de l'ovaire. Mais les chercheurs ont regardé si d’autres gènes sur le chromosome X pouvaient également influer sur ce risque. Dans ce cas, si un homme était porteur du gène en question, hérité de sa mère, alors il le transmettrait à sa fille (car il n'a qu'un seul chromosome X). De plus, les antécédents familiaux demeurent le facteur de risque majeur du cancer de l'ovaire. De précédentes études ont montré que des sœurs peuvent partager un risque de cancer plus élevé qu'une mère et une fille, c’est pourquoi les chercheurs ont voulu vérifier l’hypothèse que le risque pourrait provenir du père, « via » le chromosome X qui passerait de père en fille.

 

Les chercheurs ont analysé les données du registre du cancer de l'ovaire du Roswell Park Cancer Institute qui comprend 35 années de données pour plus de 50.000 participants et 5.600 cancers dans 2.600 familles. Les chercheurs se concentrés sur les taux de cancer chez les femmes dont les grands-mères paternelles avaient eu un cancer de l'ovaire, en supposant que ce gène lié à l'X pourrait agir séparément de BRCA1 et 2.  De plus, s’il s'agit d'un gène sur l'un des chromosomes X de la grand-mère, il y a 1 chance sur 2 qu'elle le transmette à son fils et, comme ce fils n'a qu'un seul chromosome X, il transmettra toujours ce gène à sa fille. Dans ce cas, le risque de transmission grand-mère-petite-fille est donc de 1 sur 2. L’analyse montre que :

  • le taux de cancer chez les petites-filles qui n’ont qu'une grand-mère atteinte d'un cancer de l'ovaire est de 28% si c'est la grand-mère paternelle ;
  • le taux de cancer chez les petites-filles qui n’ont qu'une grand-mère atteinte d'un cancer de l'ovaire est de 14% si c'est la grand-mère maternelle ;
  • le risque de cancer est donc multiplié par 2 lorsqu’il vient de la grand-mère paternelle, ce qui soutient la théorie d’une susceptibilité génétique liée à l'X.
  • les cancers de l'ovaire chez les petites-filles ont tendance à se développer à un âge plus précoce lorsque la grand-mère paternelle avait été atteinte d’un cancer de l’ovaire ;
  • le fils / père intermédiaire présente un risque plus élevé de cancer de la prostate si sa mère a eu un cancer de l'ovaire ;
  • l'ADN de familles BRCA-négatives comprend parfois une mutation du gène MAGEC3, associée à un cancer de l’ovaire précoce.

 

 

Ces résultats soutiennent l’existence d’un gène de susceptibilité sur le chromosome X qui contribue au risque de cancer de l'ovaire et expliquent pourquoi les femmes ayant une grand-mère paternelle à antécédent de cancer de l’ovaire sont exposées à un risque accru de ce cancer. Des implications importantes pour la compréhension et la détection du risque de ce cancer généralement diagnostiqué trop tardivement.

Car s’il n’est pas « nouveau » que les pères puissent transmettre des gènes du cancer à leurs filles, cet autre gène de risque de cancer de l'ovaire sur le chromosome X est une découverte importante.


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