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CANCER du COL de l’UTÉRUS : Sur la santé sexuelle après le traitement

Actualité publiée il y a 1 année 1 mois 3 semaines
ASTRO
L'activité sexuelle est associée à moins d'effets secondaires après un traitement par chimioradiothérapie du cancer du col de l'utérus (Visuel Adobe Stock 251195262)

L'activité sexuelle est associée à moins d'effets secondaires après un traitement par chimioradiothérapie du cancer du col de l'utérus, conclut cette étude autrichienne présentée lors de la Réunion annuelle de l’American Society for Radiation Oncology (ASTRO).

 

L’auteur principal, Kathrin Kirchheiner, psychologue clinicienne au département de radio-oncologie de l'Université de Vienne rappelle que « si guérir le cancer est toujours la priorité compte-tenu du nombre de patientes et de survivantes relativement jeunes du cancer du col de l'utérus, la prévention et la gestion des effets secondaires deviennent de plus en plus cruciales pour préserver la meilleure qualité de vie ».

Réduire le tabou sur la santé sexuelle et autour des cancers de la Femme

Le cancer du col de l’utérus est le 4è cancer le plus répandu chez les femmes dans le monde. Les patientes sont diagnostiquées le plus souvent vers l’âge de 50 ans. Le traitement non chirurgical standard lorsque le cancer s’est propagé aux tissus ou organes environnants implique une combinaison de radiothérapie, de chimiothérapie et de curiethérapie avec insertion d’implants radioactifs directement dans la tumeur.

 

Les progrès de la curiethérapie, grâce, notamment à l’utilisation de l’IRM pour préciser la taille et l’emplacement de la tumeur, ainsi que la capacité de délivrer des doses ciblées de rayonnement, ont considérablement amélioré le contrôle des tumeurs et les taux de guérison.

Le taux de survie à 5 ans pour le cancer du col de l'utérus localement avancé est aujourd’hui de 74 %.

Le risque de sténose vaginale : l’administration de fortes doses de rayonnement aux tumeurs proches du vagin peut entraîner une sténose vaginale, soit un raccourcissement ou un rétrécissement du vagin et des modifications à long terme du tissu vaginal qui peuvent compliquer les examens gynécologiques ou provoquer des douleurs pendant les rapports sexuels. Les médecins recommandent souvent une dilatation vaginale régulière et continue pour atténuer ces effets secondaires et empêcher la formation de tissu cicatriciel, mais peu d’études ont évalué l’impact de ce traitement.

 

L'étude EMBRACE, une étude observationnelle prospective multi-institutionnelle, a évalué les effets secondaires vaginaux et les résultats rapportés par 1.416 patientes atteintes d'un cancer du col de l'utérus localement avancé. Une sous-cohorte de 882 patientes âgées en moyenne de 49 ans, a permis de comparer les effets secondaires chez des femmes sexuellement actives ou utilisant régulièrement des dilatateurs vaginaux au cours des années suivant le traitement vs les autres patientes. Les participantes ont suivi des évaluations régulières, soit 11 visites au total, au cours des 5 années ayant suivi leur traitement. L’analyse révèle que :

 

  • la dilatation vaginale régulière et/ou une activité sexuelle est signalée par 64 % des patientes ;
  • cette activité sexuelle est significativement associée à un risque réduit de raccourcissement et de rétrécissement vaginal modéré de grade 2 ou plus, 5 années après le traitement ;
  • les patientes qui signalent à la fois une dilatation et des rapports sexuels présentent le risque le plus faible de sténose vaginale de grade ≥2 (18 %), suivies par celles qui sont sexuellement actives mais n'utilisaient pas de dilatateurs vaginaux (23 %) et celles qui utilisent des dilatateurs mais ne sont pas sexuellement actives (soit 28 %) ;
  • les patientes qui ne pratiquent pas de dilatation ou n’ont pas de rapports sexuels réguliers sont les plus susceptibles de présenter une sténose (37 %) ;
  • une activité sexuelle et/ou une dilatation vaginale régulière sont associées à un risque accru d’autres symptômes vaginaux tels qu’une sécheresse et des saignements de grade ≥1, mais ces effets sont décrits comme « légers » ;

 

« La sécheresse et les saignements vaginaux mineurs peuvent être gérés avec des lubrifiants, une crème hydratante et/ou un traitement hormonal substitutif et le risque de ressentir ces effets secondaires mineurs ne devrait pas empêcher les patientes d'avoir des rapports sexuels », commentent les auteurs.

 

  • Parmi les personnes ayant déclaré une activité sexuelle régulière et/ou une dilatation vaginale, 72 % ont présenté une sécheresse vaginale de grade ≥ 1, contre 67 % de celles ayant déclaré une dilatation/rapports sexuels inexistants ou peu fréquents ;
  • des saignements vaginaux de grade ≥1 sont survenus chez 61 % des patientes ayant signalé une activité sexuelle fréquente et/ou une dilatation vaginale.

 

Ces données montrent, en fin de compte, qu’il est possible et même souhaitable que les femmes traitées par chimioradiothérapie pour un cancer du col, reprennent lorsqu’elles en ont le souhait, une activité sexuelle régulière et normale. L’efficacité et la contribution de la dilatation vaginale chez ce groupe de patientes et pour leur santé sexuelle, reste à évaluer.

 

"Les études sur la santé sexuelle après un traitement contre le cancer restent trop rares", soulignent les auteurs, "d’une part parce qu’elles peuvent être difficiles à réaliser et d’autre part parce que la santé sexuelle reste un sujet très individuel et sensible à aborder ».


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