CANCER du COL : Faut-il revoir l’âge du dépistage ?
C’est la question posée par cette équipe d’épidémiologistes et de gynécologues de l’Université de Californie – Davis, dont l’étude révèle une augmentation drastique du nombre de femmes de 65 ans et plus qui meurent d'un cancer du col de l'utérus. Des données présentées dans la revue Cancer Epidemiology Biomarkers & Prevention qui interpellent sur les directives de dépistage pour les femmes plus âgées.
Le cancer du col de l'utérus est le 12e cancer le plus fréquent chez la femme, responsable de plus de 1.000 décès, en France, chaque année. Les directives recommandent un dépistage régulier de 25 à 65 ans, tous les trois ans entre 25 et 30 ans et tous les 5 ans entre 30 et 65 ans. Cette étude suggère que le dépistage devrait parfois être prolongé au-delà de l’âge de 65 ans. De manière ciblée.
L’incidence du cancer à stade avancé augmente avec l’âge du diagnostic
L’équipe de l'UC Davis Comprehensive Cancer Center montre qu'un nombre alarmant de femmes âgées de 65 ans et plus reçoivent des diagnostics de cancer du col de l'utérus à un stade avancé et meurent de la maladie. L’auteur principal de l’étude, Julianne Cooley, statisticienne à l'UC Davis, souligne « la nécessité de mieux comprendre comment les directives de dépistage actuelles pourraient être améliorées chez les femmes de 65 ans et plus, notamment en se concentrant sur les antécédents de dépistage de ces femmes plus âgées, voire le rattrapage de retards de dépistage du cancer du col de l'utérus, chez certaines d’entre elles ».
L’analyse des données du registre du cancer de Californie révèle ainsi que :
- près d'1 nouveau cas de cancer du col de l'utérus sur 5 diagnostiqué entre 2009 et 2018 concerne des femmes âgées de 65 ans et plus ;
- 71 % des patientes plus âgées ainsi diagnostiquées présentent une maladie à un stade plus avancé que les femmes diagnostiquées plus jeunes (48 %),
- le nombre de diagnostics à un stade avancé augmente jusqu'à l’âge de 79 ans ;
- la survie relative à 5 ans pour un cancer du col à stade avancé est évidemment plus faible pour les femmes de 65 ans et plus (23,2 %-36,8 %) vs les patientes âgées de moins de 65 ans (41,5 %-51,5 %) ;
- ces taux de survie sont les plus faibles chez les femmes de 80 ans et plus ;
- enfin, parmi les femmes de 65 ans et plus, celles qui avaient des comorbidités ou étaient plus âgées étaient les plus susceptibles de recevoir un diagnostic de maladie à un stade avancé.
L’analyse révèle ainsi une aggravation de la survie relative à 5 ans du cancer du col de l'utérus avec la catégorie d'âge croissante, que ce soit pour les diagnostics précoces ou avancés.
Ces données posent la question d’une révision des directives actuelles de dépistage. Grâce à un dépistage et à un suivi adéquats,
et personnalisé pour chaque femme en fonction de ses antécédents et de son hérédité,
le cancer du col de l'utérus pourrait être prévenu ou détecté à un stade précoce, ce qui pourrait permettre des améliorations de la survie. Enfin, soulignent les auteurs, aux Etats-Unis du moins,
23 % des femmes ne sont pas à jour du dépistage recommandé du cancer du col de l'utérus.
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