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CANCER du SEIN : Décrypter l'oncogenèse pour comprendre la résistance

Actualité publiée il y a 4 heures 15 min 5 sec
Oncotarget
Pourquoi certains traitements contre le cancer du sein cessent d'être efficaces ? (Visuel Adobe Stock 705352374)

Pourquoi certains traitements contre le cancer du sein cessent d'être efficaces, cette équipe de biologistes, pharmacologues et oncologues de l’Université Brown (Providence) analyse en détail, dans la revue Oncotarget, la façon dont les cellules cancéreuses du sein modifient leur communication et leur croissance, contribuant ainsi à la survie, à la propagation et à la résistance des tumeurs aux traitements. Cette avancée dans la compréhension de la biologie de ce cancer appelle à des innovations thérapeutiques permettant une médecine de précision, capable d’améliorer les résultats des patients.

 

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme et une cause majeure de décès par cancer dans le monde. Si de nombreuses patientes répondent initialement au traitement, certains cancers récidivent ou deviennent résistants.

 

La recherche est une revue de la littérature portant sur les voies de signalisation impliquées dans le cancer du sein. Les chercheurs se concentrent sur les voies par lesquelles les cellules cancéreuses du sein modifient leur communication et leur croissance, contribuant ainsi à la survie, à la propagation et à la résistance des tumeurs aux traitements. Cette analyse révèle :

 

  1. l'influence de certaines mutations génétiques ;
  2. l’influence de certaines perturbations des voies de signalisation sur la diminution de la réponse thérapeutique ;
  3. les perspectives susceptibles d'améliorer la prise en charge des patientes atteintes de cancers agressifs ou difficiles à traiter.

 

L’étude a consisté à examiner l’implication de plusieurs voies majeures dans le cancer du sein, notamment PI3K/Akt/mTOR, RAS/RAF/MEK/ERK, HER2, Wnt/β-caténine, Notch, NF-κB et la réponse aux dommages de l'ADN. Ces voies contribuent au contrôle de la croissance cellulaire, de la division, de la réparation de l'ADN et de la survie. Altérées par des mutations ou d'autres changements, elles peuvent alors favoriser la progression tumorale et la résistance au traitement. Parmi ses grandes conclusions :

 

Sur les mutations et perturbations en cause

 

  • l'une des voies les plus perturbées, la voie PI3K/Akt/mTOR joue un rôle central dans la croissance cellulaire, mais dans de nombreux cancers du sein, notamment les cancers du sein à récepteurs hormonaux positifs et les cancers du sein HER2 positifs, elle devient hyperactive en raison de mutations génétiques ou de la perte d'une protéine suppressive de tumeur appelée PTEN ;
  • ainsi, 25 à 40 % des cas de cancer du sein présentent des variations qui hyper-activent la voie PI3K/Akt/mTOR, ce qui confirme son rôle essentiel dans l'oncogenèse.
  • une autre voie clé, RAS/RAF/MEK/ERK, favorise également significativement la croissance tumorale : même en l'absence de mutations, cette voie peut s’activer, en particulier dans les cancers du sein HER2 positifs et triple négatifs.

 

Sur les perspectives de traitement

 

  • Plusieurs traitements nouveaux et émergents visent à bloquer ces voies de signalisation. Certains médicaments sont déjà approuvés, tandis que d'autres sont en phase d'essais cliniques. L'association de différents traitements pourrait également contribuer à bloquer simultanément plusieurs voies, ce qui compliquerait considérablement l'adaptation des cellules cancéreuses.
  • Des avancées sont en marche vers la médecine de précision, avec l’adaptation des traitements aux modifications génétiques spécifiques de chaque tumeur, ce qui permet d’améliorer les résultats pour les patients.

 

Si cette revue de la littérature n’est qu’une étape, elle permet déjà de mieux comprendre la résistance du cancer du sein aux traitements et les axes thérapeutiques à privilégier pour les futures thérapies.

 

Une meilleure compréhension de ces systèmes de signalisation perturbés pourrait conduire à des traitements plus personnalisés et plus efficaces pour les patientes confrontées à une forme agressive ou récurrente.


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