CANCER du SEIN HER2 positif : Le conjugué qui promet la survie à 1 an à 90 % des patientes

Cette équipe de cancérologues et de pharmacologues de la Ludwig-Maximilians-Universität München (LMU) teste ici avec succès un nouveau médicament qui pourrait prolonger considérablement la vie des patientes atteintes d'un cancer du sein HER2 positif. Ce bénéfice de survie, documenté dans la revue Nature medicine, s’accompagne d’une réduction du risque de métastases cérébrales, une complication qui ne concerne aujourd’hui pas moins de 50 % des patientes souffrant de ce cancer.
Les patientes atteintes d'un cancer du sein avancé HER2-positif développent très souvent des métastases cérébrales. Dans ce cas, le pronostic est sombre, avec des chances modestes de survivre les prochaines années avec l’aide des thérapies existantes telles que la chirurgie et la radiothérapie.
L’équipe internationale de l'hôpital universitaire LMU a développé et teste, dans ce cadre de cet essai clinique, un nouveau médicament « avec d'excellents résultats », affirme l’auteur principal, le Dr Nadia Harbeck, oncologue et Directeur du Breast Center de la LMU University.
Des temps de survie considérablement augmentés
Le cancer du sein est caractérisé selon différents types en fonction des caractéristiques biologiques tumorales. 50 % des patientes atteintes d’un cancer du sein avancé et du marqueur tissulaire HER2 (ce qui signifie que les cellules tumorales surexpriment HER2) développent des métastases cérébrales. Or ces métastases ne sont pas traitées de manière satisfaisante par les médicaments disponibles, la barrière hémato-encéphalique empêchant leurs principes actifs de pénétrer dans le cerveau.
De nouveaux médicaments sont donc nécessaires de toute urgence.
L’un de ces principes actifs est un conjugué anticorps-médicament : le « trastuzumab deruxtecan » (Enhertu). Le trastuzumab est un anticorps qui, une fois injecté dans le corps, se fixe précisément sur la protéine HER2. Le principe actif deruxtecan tue les cellules cancéreuses, avec une action pratiquement nulle part ailleurs dans le reste du corps.
L’essai DESTINY-Breast12 est mené auprès de plus de 500 patientes, atteintes de cancer du sein avancé HER2-positif, avec et sans métastases cérébrales, traitées avec le conjugué anticorps-médicament, dans 78 centres de cancérologie d’Europe occidentale, du Japon, d’Australie et des États-Unis. L’analyse des données constate que :
- en moyenne, les participantes, y compris celles avec métastases cérébrales, ont survécu plus de 17 mois sans progression du cancer ;
- plus de 60 % des patientes ont survécu 12 mois sans progression tumorale ;
- une régression des métastases cérébrales est observée chez plus de 70 % des participantes ;
-
90 % des participantes étaient encore en vie 1 an après le début du traitement.
Des résultats qui apportent de l’espoir en particulier aux patientes atteintes de métastases cérébrales, le médicament étant par ailleurs déjà autorisé pour une utilisation en pratique clinique courante.
Les chercheurs confirment ainsi « un grand potentiel pour le traitement du cancer du sein ».
Depuis, l’essai de grande envergure ADAPT HER2 IV, est mené depuis 1 an auprès de patientes atteintes de cancer du sein avancé HER2-positif, qui reçoivent des perfusions du conjugué, seulement 4 fois avant la chirurgie, ce qui simplifie et raccourcit considérablement le traitement.
Enfin, 3 conjugués anticorps-médicament sont actuellement approuvés pour le cancer du sein avancé HER2 positif, et « il y en aura certainement d’autres », concluent les chercheurs.
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