CANCER du SEIN : Traiter aussi la dépression, facteur majeur de mauvais pronostic
Le mental joue un rôle clé dans la réponse au traitement, la survie et le pronostic des femmes atteintes d’un cancer du sein, rappelle cette recherche menée en Russie, et présentée lors de l’European Congress of Psychiatry 2024 (Budapest).
Le cancer du sein est le cancer le plus courant chez les femmes et l'une des principales causes de décès dans le monde. En Europe, on estime qu'une femme sur 11 développera un cancer du sein avant l'âge de 74 ans. L'impact psychologique du cancer du sein est bien documenté et de précédentes recherches ont estimé que 32 % des patientes atteintes d'un cancer du sein vivent également avec la dépression. Si de grands progrès ont été accomplis dans le dépistage, le diagnostic et le traitement du cancer du sein, les patientes ne sont toujours pas correctement et systématiquement dépistées pour les problèmes de santé mentale.
L’étude met en évidence
le lien entre la dépression et la mortalité par chez ces patientes diagnostiquées avec un cancer du sein,
via une méta-analyse complète des données existantes sur la prévalence et l'impact de la dépression chez ce groupe de patientes. Parmi les principales conclusions :
- la prévalence de la dépression chez les patientes atteintes d'un cancer du sein varie de 4,5 % à 38 % ;
- il existe une corrélation significative entre la dépression et la mortalité ou le pronostic ;
- le risque de décès est accru de 50 % toutes causes confondues chez les patientes atteintes d'un cancer du sein de stade I à III et souffrant de dépression vs les patientes non déprimées ;
- la mortalité spécifique au cancer du sein et toutes causes confondues est multipliée par 2 à 2,5 chez les patientes atteintes d'un cancer de stade I et II et de dépression ;
- le risque de décès est multiplié par 2,5 à 8 à 15 ans chez les femmes atteintes d'un cancer du sein non métastatique et de symptômes dépressifs légers à modérés, après la chirurgie, vs l’absence de symptômes dépressifs.
Prises ensemble, ces données confirment l’impact majeur de la dépression et de l’anxiété sur le pronostic du cancer du sein.
L’auteur principal, le Dr Ruslan A. Starostin, oncologue et chirurgien du sein à la Druzhkov Clinic de Kazan conclut : « Le cancer, la dépression et les troubles anxieux sont étroitement liés. Nous devons donc détecter la présence de troubles mentaux chez nos patientes au moment du diagnostic initial du cancer du sein afin de commencer leur traitement le plus tôt possible, un traitement déterminant pour le pronostic ».
« Il n'existe toujours pas de méthode universelle pour le dépistage de ce problème de santé mentale. Il est probable que la psychothérapie et le traitement antidépresseur puissent réduire le risque de détresse psychologique, mais des recherches supplémentaires restent nécessaires, pour ce groupe spécifique de patientes ».
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