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CANCER : Le test urinaire qui vire au bleu

Actualité publiée il y a 5 années 1 mois 2 semaines
Nature Nanotechnology
Ce test urinaire simple et sensible change de couleur en cas de tumeurs.

Ce test urinaire simple et sensible, mis au point par les ingénieurs de l'Impérial College London et du MIT, change "tout simplement" de couleur en cas de tumeurs. La preuve de concept est ici apportée, dans la revue Nature Nanotechnology, chez la souris. Mais attention, le test passe encore par l’injection de nanocapteurs…

 

Il est clair que de nouveaux tests plus précoces, vont permettre de prolonger la survie et la qualité de vie des patients. Cependant, les nouvelles approches de détection du cancer passent souvent par des dispositifs coûteux, des protocoles nécessitant une visite à l’hôpital et qui ne répondent donc pas ou difficilement aux besoins des zones rurales ou des déserts médicaux. Le vrai défi est donc aussi de développer des outils diagnostiques moins chers, plus rapides et plus faciles à utiliser.

Détecter dans l'urine des protéines tumorales révélatrices du cancer 

Lorsque les tumeurs se développent et se propagent, elles produisent des signaux biologiques, appelés biomarqueurs, que les cliniciens utilisent pour détecter et suivre la maladie. Cependant, tous les biomarqueurs ne jouent pas un rôle actif dans la croissance tumorale et la plupart d'entre eux sont présents en si infimes quantités qu'ils sont extrêmement difficiles à détecter. Une famille de protéines tumorales connues sous le nom de métalloprotéinases matricielles (MMP) est également documentée comme biomarqueurs possibles car ces enzymes contribuent à la croissance et à la propagation des tumeurs. Ainsi, de nombreux types de cancer, dont les tumeurs du côlon, produisent des taux élevés de plusieurs enzymes MMP, dont une, appelée MMP9.

 

Une simple réaction chimique : ce test repose sur le changement de la couleur de l'urine, ici en cas de cancer du côlon. Son protocole consiste d’abord à injecter aux souris des nanocapteurs, ces nanocapteurs étant ensuite découpés par des enzymes libérées par la tumeur, appelées protéases. Précisément, les nanocapteurs sont connectés à une protéine support (AuNC) par le biais de liaisons, mais l’enzyme MMP9 vient rompre ces liaisons. Et lorsque les nanocapteurs sont décomposés par les protéases, les AuNC traversent les reins et sont alors visibles à l'œil nu avec ce test d'urine qui vire alors au bleu : car les AuNC ont la capacité d’induire ce virement au bleu lorsqu'elles sont traitées avec un substrat chimique et du peroxyde d'hydrogène.

  • Chez la souris modèle de tumeurs, les chercheurs apportent une preuve de concept, et constatent bien que l'urine vire au bleu vif, une demi-heure après le traitement chimique.
  • Chez les souris saines ne présentant pas de taux élevés de MMP, les complexes restent intacts et sont trop volumineux pour passer dans l'urine.

 

Ce test urinaire permet donc de détecter avec précision les échantillons d'urine provenant de souris atteintes de tumeurs du côlon. L’idée étant tout simplement de tirer parti d'une réaction chimique qui provoque un changement de couleur, ce test peut être réalisé sans nécessiter de dispositifs de laboratoire coûteux et complexe.

 

Un diagnostic bientôt accessible ? L’équipe va s’efforcer d’accroître encore la spécificité et la sensibilité des capteurs en les testant chez d’autres modèles animaux. Mais le concept est bien d’exploiter les protéases qui jouent un rôle fonctionnel dans un certain nombre de maladies telles que le cancer, mais aussi d’autres maladies infectieuses, inflammatoires, et la thrombose.

Les chercheurs travaillent également à une formulation plus facile à administrer…


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