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CANCER : Les cellules cancéreuses kidnappent des vaisseaux pour métastaser

Actualité publiée il y a 4 années 2 mois 1 semaine
Cancer Research
Les cellules cancéreuses peuvent rapidement s’approprier des vaisseaux sanguins existants (Vanesa Silvestri, Ph.D./Johns Hopkins Medicine)

On savait que l’angiogenèse contribue à la propagation du cancer, ici, dans la revue Cancer Research, les chercheurs du Johns Hopkins Kimmel Cancer Center et de l'Université Johns Hopkins décryptent une étape clé dans la façon dont une tumeur primaire (en rouge sur visuel), en s’appropriant certains vaisseaux sanguins (en vert), se propage à un site distant dans le corps, ou métastase.

 

En utilisant l'ingénierie tissulaire pour construire un vaisseau sanguin 3D fonctionnel et par microscopie à fluorescence confocale, l’équipe de Baltimore a pu reconstituer comment des groupes de cellules migrent vers d'autres parties du corps.  

Les cellules cancéreuses peuvent rapidement s’approprier des vaisseaux sanguins existants

Les chercheurs ont cultivé des cellules cancéreuses du sein, puis ont observé comment les cellules atteignaient le vaisseau sanguin en 3 D et envahissaient une partie de la paroi cellulaire. Après s’être fixé à la paroi, un amas de cellules tumorales est libéré dans la circulation sanguine et se déplace ensuite vers des sites distants. Ces cellules cancéreuses se montrent également capables de resserrer les vaisseaux sanguins, d’entraîner des fuites ou de les étirer.

 

Un véritable « remodelage » des vaisseaux inféodés : « les cellules cancéreuses peuvent rapidement remodeler, détruire ou s'intégrer dans les vaisseaux sanguins existants», explique l'auteur principal, le Dr Andrew Ewald, du Johns Hopkins Kimmel Cancer Center et professeur de biologie cellulaire à la Johns Hopkins University. « les cellules cancéreuses apportent des équipements différents en fonction du travail qu'elles ont l'intention d'effectuer », explique le Dr Ewald. « Déterminer ce qu'est cet équipement peut nous aider à comprendre comment arrêter le cancer ». Dans ce cas, identifier des groupes de 8 à 10 cellules quitter la tumeur, migrer à travers une barrière protéique et se serrer entre les parois des vaisseaux sanguins pour voyager semble prédire le développement à terme de la métastase.

 

Les vaisseaux « mosaïques » qui résultent de ce processus (nommés ainsi parce qu’ils sont finalement composés de cellules de vaisseaux sanguins naturels et de cellules cancéreuses) finissent par représenter 6% des vaisseaux sanguins dans les tumeurs du sein humaines (et dans un modèle murin de cancer du sein).  Le même phénomène est observé dans les glioblastomes, dans certains cancers cutanés dont le mélanome et dans les cancers gastriques.

 

Et le phénomène est alors également associé à une augmentation des métastases distantes.


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