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CANCER : Les protéines de la viande et du lait suppresseurs de tumeurs

Actualité publiée il y a 1 mois 2 semaines 6 jours
Frontiers in Immunology
Les antigènes alimentaires comme les protéines du lait contribuent à empêcher les tumeurs de se développer dans nos intestins, en particulier l'intestin grêle (Visuel Adobe Stock 281430044)

Cette étude de biologistes de l’Institut Riken (Japon) aboutit à une découverte importante : les antigènes alimentaires comme les protéines du lait contribuent à empêcher les tumeurs de se développer dans nos intestins, en particulier l'intestin grêle. Des expériences, menées chez la souris et présentées dans la revue Frontiers in Immunology montrent comment ces protéines déclenchent et stimulent le système immunitaire intestinal, l’engageant à stopper la croissance tumorale. De nouvelles preuves en faveur d'une alimentation variée et équilibrée.

 

C’est donc « un bon point » pour les protéines animales, souvent décriées au profit des protéines végétales. En pratique, ces expériences précliniques révèlent que lorsque des antigènes protéiques sont injectés dans l'intestin grêle, ils sont transmis aux cellules dendritiques des plaques de Peyer, un des constituants du tissu lymphoïde associé à l'intestin, et ils activent les cellules immunitaires de l’intestin grêle.

 

Les antigènes alimentaires ont une mauvaise presse car ils sont à l’origine de réactions allergiques à certains aliments tels que les cacahuètes, les crustacés, le pain, les œufs et le lait. Même lorsqu’ils ne provoquent pas de réactions allergiques, ces antigènes sont toujours considérés comme des corps étrangers, qui vont être « examinés » par le système immunitaire.

 

La même équipe avait déjà montré que :

 

  • les antigènes alimentaires activent les cellules immunitaires de l’intestin grêle, mais pas du gros intestin ;
  • certaines cellules immunitaires activées par les bactéries intestinales sont connues pour supprimer les tumeurs dans l’intestin.

 

L’étude qui porte sur ces 2 axes de réflexion a regardé comment les antigènes alimentaires pourraient donc contribuer à suppriment les tumeurs dans l’intestin grêle. La recherche débute avec un type de souris modèle, présentant une mutation dans un gène de suppression des tumeurs : lorsque ce gène dysfonctionne, les souris développent des tumeurs dans l’intestin grêle et le gros intestin.

 

  • Lorsque ces souris, modèles de tumeurs, reçoivent une alimentation normale, elles développent moins de tumeurs dans l’intestin grêle qu’avec une alimentation exempte d’antigènes, mais la même quantité dans le gros intestin ;
  • lorsque ces souris, modèles de tumeurs, reçoivent une alimentation normale plus un antigène représentatif commun appelé albumine –présent dans la viande - les tumeurs dans l’intestin grêle ont été supprimées comme elles l’ont été avec l’alimentation normale : cela suggère que la suppression des tumeurs était directement liée à la présence de l’antigène ;
  • ces 3 régimes alimentaires, normal, sans antigènes et avec supplément d’antigènes induisent des effets spécifiques sur les cellules immunitaires, en particulier les lymphocytes T, dans l’intestin grêle :
  • les souris ayant reçu le régime sans antigène ont beaucoup moins de lymphocytes T que celles qui ont reçu l’alimentation normale ou supplémentée avec l’antigène -dont des protéines de lait-.

 

Des implications cliniques : l’utilisation de régimes cliniques sans antigènes ou sans protéines, qui réduit le travail digestif et peut aider les personnes souffrant de troubles gastro-intestinaux (MICI) graves, devrait être envisagée avec beaucoup de prudence. Ces régimes élémentaires sont parfois adoptés par des personnes ne souffrant pas de troubles gastro-intestinaux graves ou d’allergies, simplement pour perdre du poids ou de réduire les ballonnements et l’inflammation, cependant ces travaux révèlent que « cela pourrait éliminer ce bénéfice considérable de "suppression des tumeurs intestinales".

 

Plus largement, et hors indication et surveillance clinique spécifiques, on en revient au principe d’une alimentation équilibrée et variée.


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