CANCER: L'espoir d'agir au niveau unicellulaire
La démarche de ces scientifiques de l’Université de Copenhague pour traiter les cancers est poursuivie par de nombreuses équipes : épargner les tissus sains et ne cibler que les cellules cancéreuses. Car les traitements les plus courants, comme la radiothérapie et la chimiothérapie ont des effets secondaires, dont leurs dommages collatéraux aux cellules et tissus sains. De plus, leur efficacité est limitée lorsque le cancer se propage à travers tout le corps. Ces chercheurs de l'Institut Niels Bohr travaillent donc au développement d’un traitement plus doux, et mieux ciblé sur les seules cellules cancéreuses. Ces cellules vont sélectivement absorber une cytotoxine qui les mène à l'apoptose, alors que les cellules saines ne sont pas affectées. Une démarche dont les résultats, obtenus in vitro, et publiés dans les Scientific Reports, apparaissent déjà très prometteurs.
Le physicien Murillo Martins de l'Institut Niels Bohr (Université de Copenhague) a eu l'idée de développer un vecteur nanométrique capable de transporter la cytotoxine directement aux cellules cancéreuses via la circulation sanguine, d'induire les cellules saines à ne pas absorber la cytotoxine de telle sorte que seules les cellules cancéreuses soient détruites. Pour développer le « véhicule », l'équipe a utilisé des nano-billes magnétiques - le principe habituel étant, qu'une fois dans le sang, les billes sont attirées par un aimant sur le site de la tumeur-. d‘encapsuler La charge cytotoxique dans un « nano-sac » en forme d'anneau (visuel ci-contre).
- de développer une clé d'entrée spécifique aux cellules cancéreuses : le défi suivant était en effet de permettre à ce nano-sac de cytotoxines de pénétrer à l'intérieur de la cellule cancéreuse. Les chercheurs ont utilisé ici des substances permettant à la capsule de se lier à certains récepteurs qui ouvrent alors une entrée dans la membrane cellulaire et laissent la substance pénétrer dans la cellule : c'est en remarquant que les cancer du sein, du poumon et de l'ovaire se propagent fréquemment jusqu'aux aux os, riches en phosphates de calcium, que les chercheurs ont fait l'hypothèse que les cellules cancéreuses avaient besoin de ces phosphates pour croître. Ils ont donc recouvert les capsules de cytotoxines d'un revêtement de phosphate de calcium.
Seules les cellules cancéreuses sont ciblées : Leurs expériences in vitro sur des lignées de cellules cancéreuses du sein, du poumon et de l'ovaire montrent que les cellules cancéreuses « gobent » les nano-capsules de cytotoxines. Le métabolisme des cellules cancéreuses évolue alors et les cellules montrent rapidement des signes d'apoptose. Quant aux cellules saines, elles ne veulent pas des capsules de cytotoxines …
Une méthode donc prometteuse pour traiter par cytotoxines mais avec une toxicité réduite, particulièrement les cancers largement propagés dans le corps.
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