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CANCER : Remettre les cellules à l’heure pour stopper leur multiplication

Actualité publiée il y a 7 années 1 jour 17 heures
PLoS Biology
Un lien moléculaire entre cycle circadien et cycle cellulaire peut contribuer à expliquer la relation entre une horloge biologique déréglée et l’incidence accrue de certains cancers.

Cette étude décrypte le lien moléculaire entre 2 cycles biologiques, le rythme circadien et le cycle cellulaire : alors que notre horloge interne, synchronisée avec le cycle jour- nuit, régule aussi les processus moléculaires, en théorie, elle devrait pouvoir réguler le cycle cellulaire hyperactif des cancers et exercer ainsi un rôle suppresseur de tumeur. Ce lien entre cycle circadien et cycle cellulaire, documenté dans la revue PLoS Biology avec la découverte de protéines clés (voir schéma ci-dessous), peut contribuer à expliquer la relation entre une horloge biologique déréglée et l’incidence accrue de certains cancers. Il incite aussi à inclure le facteur temps interne dans le traitement des cancers, et apporte à la preuve de l’efficacité déjà documentée des chronothérapies.

 

L'horloge circadienne orchestre nos modèles métaboliques et comportementaux, dont le plus évident est notre cycle quotidien activité puis repos. Certains comportements (comme le manque de sommeil ou le travail par quarts) et certaines maladies aussi, peuvent perturber notre horloge biologique. Par ailleurs, nos cellules suivent un autre timing, celui du cycle cellulaire qui aboutit à la production de 2 cellules filles par division cellulaire. Ce cycle cellulaire peut lui-aussi devenir dysfonctionnel ou hyperactif. C’est le cas dans le cancer, avec la multiplication incontrôlée des cellules tumorales.

 

3 protéines clés d’interférence entre horloge biologique et cycle cellulaire : Les chercheurs de l’Université de Berlin montrent ici chez la souris que lorsqu'ils perturbent une protéine appelée RAS, inactivée dans environ un quart de toutes les tumeurs humaines, et 2 protéines appelées INK4a et ARF suppresseurs de cancer (Voir schéma ci-dessous), ils mettent alors en évidence une interférence entre l'horloge circadienne et le cycle cellulaire : RAS, connue pour contrôler le cycle cellulaire, contrôle également les rythmes circadiens, et exerce son effet sur l'horloge circadienne via INK4A et ARF. Ainsi, l'horloge circadienne, via la protéine RAS, non seulement régule le destin cellulaire mais peut être considérée comme un mécanisme possible de prévention du cancer.

 

Cette hypothèse de l'horloge un suppresseur de tumeur peut éclairer pourquoi les cellules cancéreuses ont « tout intérêt » à contourner le contrôle circadien. Ces travaux expérimentaux confirment ainsi que rétablir le pouvoir de l’horloge dans les cellules tumorales pourrait permettre de mettre sous contrôle cette multiplication anarchique des cellules cancéreuses.

 

Ces données vont enfin dans le sens des bénéfices possibles des chronothérapies des cancers qui calent l’administration des traitements sur les rythmes biologiques du patient.