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CANNABIDIOL: Un effet d’entourage en période de distanciation sociale

Actualité publiée il y a 3 années 10 mois 23 heures
Usages thérapeutiques
Huiles, pastilles, capsules ou cristaux, et même cosmétiques, le cannabidiol existe déjà sous de nombreuses formes « galéniques » et est accessible en France sur de nombreux sites (Visuel Adobe Stock 283961440)

Troubles du sommeil, douleur neuropathique, nausée, stress ou anxiété, le cannabidiol (CBD), l’ingrédient actif et « non stupéfiant » du cannabis est aujourd’hui largement documenté pour ses bénéfices. Si de nombreuses personnes l'utilisent dans ces périodes difficiles de stress et d’isolement, de nombreux patients aussi, réfractaires aux traitements standards, trouvent avec ce cannabinoïde, un soulagement de leurs symptômes, sans risque d’effets secondaires. Son usage croissant autant que les preuves de plus en plus nombreuses de la littérature médicale (1), ont conduit les Autorités sanitaires à tester le CBD sous diverses formes et concentrations dans le cadre de prochaines expérimentations de mise à disposition du cannabis thérapeutique en France, qui devraient débuter dès mars prochain (2, 3).

 

Huiles, pastilles, capsules ou cristaux, et même cosmétiques, le cannabidiol existe déjà sous de nombreuses formes « galéniques » et est accessible en France sur de nombreux sites Internet spécialisés. Mais sa commercialisation est-elle bien autorisée ?

Si le CBD n’est pas considéré comme un produit stupéfiant et n’est donc pas interdit,

sa combinaison naturelle avec l’agent psychoactif (THC) a conduit la Mildeca à préciser, en juin 2018, les conditions cumulatives de commercialisation de produits issus de Cannabis sativa, dont une teneur en THC inférieure à 0,2% (4).

Cependant, en novembre 2020, la Cour de justice de l’Union Européenne (CJUE) a considéré « qu’en l’état des connaissances scientifiques et sur la base des conventions internationales en vigueur, l’huile de CBD ne constitue pas un produit stupéfiant » (5).

 

Alors que la législation évolue rapidement, certains sites de CBD en France garantissent que leurs produits sont analysés et contrôlés en laboratoire indépendant, afin de vérifier que leur composition répond bien aux dispositions en vigueur.

 

Mais l'aspect législatif ne compromet-il pas l’effet synergique ? Sera-t-il possible d’isoler ou de doser ainsi les différents principes actifs du cannabis tout en lui conservant son efficacité ? Alors qu’au fil des études, ses indications s’élargissent, se pose la question de l’effet combiné de ses différents composants, cannabinoïdes, terpènes et flavonoïdes, qui agissent de concert. Ainsi, les terpénoïdes (limonène, myrcène, α-pinène, linalol, caryophyllène, nérolidol et phytol), tous des composants d'arôme alimentaires humains reconnus comme sûrs par l’Agence américaine Food and Drug Administration (FDA) et présents dans de nombreuses huiles essentielles, partagent un précurseur avec les phytocannabinoïdes et interagissent avec le CBD.

 

Non seulement le CBD semble contribuer à inhiber les effets de son « équivalent » psychoactif, le THC (5) mais c’est très probablement cet effet « d’entourage » ou synergique qui lui confère ses propriétés analgésique, antiémétique ou encore anxiolytique. Ainsi, plusieurs études (6) ont montré que les médicaments à base d'analogues synthétiques ou de composés isolés sont moins efficaces mais entraînent plus d'effets secondaires.  

 

De plus amples recherches, par définition difficiles à mener, seront néanmoins nécessaires pour comprendre les mécanismes d’action du CBD et le rôle d’entourage des autres composants de sa source naturelle, le cannabis. Si la synergie phytocannabinoïde-terpénoïde était confirmée, s’ouvrirait alors un vaste pipeline de nouveaux produits naturels et thérapeutiques (6).


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